5G : La mairie de Lille veut un moratoire, Cédric O estime que c’est une « tartufferie »

La 5G devrait être une réalité pour les français dès la fin de cette année suite au déroulement des enchères fin septembre mais certaines voix demandent encore un report de quelques mois.

Le conseil municipal de Lille a voté un moratoire concernant le déploiement de la 5G dans la ville dirigée par Martine Aubry. Le texte prévoit de « surseoir à toute autorisation d’implantation ou d’allumage d’antennes « test » liées à la technologie 5G ».

« Il est urgent d’attendre »

Parce que nos doutes persistent tant du point de vue sanitaire que de la sobriété numérique sur le déploiement de la 5G, nous avons voté au Conseil Municipal de @lillefrance ce soir un moratoire. Il est urgent d’attendre ! pic.twitter.com/DWAnwtOQsb

— Martine Aubry (@MartineAubry) October 9, 2020

Dans cette motion partagée sur le compte Twitter de l’édile de la ville, nous pouvons y voir que l’équipe de la majorité municipale pense qu’il est « urgent d’attendre » et ils réaffirment leurs doutes concernant plusieurs points dont la santé publique, la dimension économique, la sobriété numérique ou encore l’opportunisme.

Mais l’équipe municipale demande surtout d’attendre le rapport préliminaire de l’Anses, l’Autorité nationale de sécurité sanitaire. Et également de demander à l’Agence nationale des fréquences (ANFR), l’autorité de régulation des télécoms (Arcep) et à l’Etat des réponses claires sur les différents doutes émis.

De plus, elle souhaite un abaissement du seuil d’exposition fixé à 61 V/m à 4 V/m alors que la très grande majorité des mesures effectuées sont encore en-dessous de ce seuil.

Enfin, la municipalité demande « une extinction programmée et accompagnée de la 2G ainsi que de la 3G, particulièrement énergivores et désormais réputées saturées » avant de déployer la 5G. Mais le fait de ne pas déployer la 5G a pour conséquence de ne pas permettre l’extinction des anciens réseaux, à moins que tous les opérateurs se mettent à faire de la VoLTE et que tous les téléphones soient compatibles, posant là aussi la question du renouvellement des équipements.

Concernant le fait de bloquer les déploiements « d’antennes test », l’élue ne pourra rien faire, les tests des opérateurs sont maintenant terminés et ils déploieront la « vraie » 5G. Si elle souhaitait parler de l’implantation d’une antenne 5G, là aussi la mairie ne pourra rien faire, il s’agit d’une compétence de l’Etat et la municipalité ne peut s’y opposer.

En conséquence, Martine Aubry accompagnée de son équipe municipale ne peut pas s’opposer au déploiement et l’évocation du principe de précaution ne peut pas prendre le dessus non plus. En revanche, il est possible de retarder un peu l’implantation en déposant des recours, qui seront dans la très grande majorité des cas cassés devant le tribunal.

Une « tartufferie » pour Cédric O

Cédric O a vite réagi aux propos de l’ancienne ministre. Interrogé par Le Parisien, le secrétaire d’Etat au Numérique a qualifié le moratoire de « tartufferie ». Il ajoute que « dire qu’il y a encore des incertitudes sur les fréquences utilisées pour la 5G, c’est mentir aux Français ».

Il invite l’ex première secrétaire du Parti Socialiste à « lire les études scientifiques ». Cédric O cite les différents rapport l’Anses qui ont tous conclu à une « absence d’impact sanitaire au-dessous des valeurs limites » depuis 2003.

« Je ne comprends pas où sont le courage et la responsabilité politique des élus qui appellent à un moratoire. C’est une attitude de lavage de mains à la Ponce Pilate car Martine Aubry à Lille ou Eric Piolle à Grenoble savent très bien qu’ils ont besoin de la 5G pour éviter une saturation des réseaux qui serait indéfendable devant leurs administrés. Il est plus simple pour eux de se draper dans leur probité et de laisser l’Etat assumer ses responsabilités » assène-t-il à l’encontre de Martine Aubry.