Selon une étude menée au Beth Israel Deaconess Medical Center à Boston, deux tiers des adultes interrogés ont avoué utiliser leur téléphone aux toilettes. Ils consultent les actualités, défilent sur les réseaux sociaux, envoient des messages ou lisent leurs emails, des activités banales qui allongent considérablement leur temps passé assis.
Le problème ne vient pas du téléphone en soi, mais du temps passé sur la cuvette. Contrairement à un siège classique, la lunette des toilettes n’apporte aucun soutien au plancher pelvien. Cette posture favorise une pression accrue sur les veines rectales, ce qui, à terme, peut provoquer une inflammation : les fameuses hémorroïdes.
Une étude inédite pour mesurer l’impact réel
Les chercheurs ont interrogé 125 adultes venant passer une coloscopie de routine. Ils ont analysé leur utilisation du smartphone aux toilettes ainsi que d’autres facteurs comme l’alimentation, l’exercice, la constipation ou le besoin de forcer. Résultat : les utilisateurs de smartphone présentaient un risque accru de 46 % de souffrir d’hémorroïdes, même après ajustement pour les autres causes connues.
Près de 40 % des utilisateurs de smartphone passaient plus de cinq minutes par session sur les toilettes, contre seulement 7 % chez les non-utilisateurs. Cette durée prolongée serait un facteur aggravant majeur. Pourtant, peu de participants semblaient conscients de l’influence de leur téléphone.
Des conséquences croissantes chez les plus jeunes
Les adultes dans la quarantaine et la cinquantaine sont les plus susceptibles d’utiliser leur téléphone aux toilettes, loin devant les plus de 60 ans. Les médecins constatent d’ailleurs une augmentation des cas d’hémorroïdes chez les patients plus jeunes, ce qui pourrait être lié à ces nouvelles habitudes numériques.
L’étude révèle également que les utilisateurs de smartphone pratiquent moins d’activité physique. Ce mode de vie sédentaire pourrait renforcer les effets délétères du temps passé sur la cuvette, contribuant ainsi à l’augmentation des cas d’hémorroïdes.
Ce que les médecins recommandent
Les spécialistes s’accordent : un passage aux toilettes ne devrait pas dépasser cinq minutes. Au-delà, la pression exercée sur le rectum devient problématique. Pour les adeptes du téléphone, l’usage d’un minuteur ou la discipline de ne pas emporter son appareil peut aider à limiter les risques.
Bien que les hémorroïdes ne soient pas graves dans la majorité des cas, elles peuvent causer douleurs, démangeaisons, saignements, et même incontinence dans les cas chroniques. Des conseils simples, comme une alimentation riche en fibres, une bonne hydratation, et des pauses toilettes efficaces permettent de réduire les risques.