Orange VS Canal+ Round 3 !

« L’histoire est anecdotique, mais symptomatique des relations désormais exécrables entre Canal+ et Orange depuis que ce dernier a investi dans les contenus audiovisuels.
En début de semaine, Canal+ a envoyé plusieurs courriers à Orange pour le mettre en demeure de modifier six de ses publicités vantant sa chaîne sur le foot ainsi que certaines formulations sur son site internet. Les propos incriminés indiquaient par exemple que,sur Orange Foot, l’abonné pourra retrouver « les matchs de la Ligue 1 en intégralité». Or, si Orange a certes payé 203 millions d’euros dans les droits du foot, Canal+ a aussi lourdement investi – 465 millions d’eurospar an – pour diffuser les deux tiers des matchs. Or l’opérateur télécoms retransmettra essentiellement les matchs du samedi soir. En clair, Canal+ accuse donc son concurrent de publicité mensongère…
De son côté, Orange admet simplement avoir changé quelques phrases à la demande de la chaîne cryptée. Mais il n’a pas accédé à toutes les exigences de la filiale de Vivendi. Voilà donc un nouvel épisode de la « guéguerre» que se livrent les deux groupes depuis un an. Orange est venu jouer sur le terrain de foot de Canal+ en s’offrant une partie de la Ligue 1 et l’a provoqué sur celui du cinéma en lançant son propre bouquet de chaînes par satellite après avoir signé des accords avec la Warner et HBO. Evidemment, cette offensive n’est pas du goût de Canal+ et de son principal actionnaire, Vivendi. Ces derniers pointent notamment le fait qu’Orange, désormais diffuseur de programmes audiovisuels, n’est pas soumis aux mêmes obligations que Canal+ en ce qui concerne le financement du cinéma. Résultat, les accusations assassines ont fusé entre les deux camps pendant le Festival de Cannes. Le mois dernier, Jean-Bernard Lévy, le président du directoire de Vivendi, exigeait encore que « les activités contenus de l’opérateur soient filialisées sans délai et que ces comptes soient audités et publiés». On attend maintenant le prochain épisode du feuilleton. Il y a fort à parier qu’il sera judiciaire puisqu’on ne voit pas très bien ce qui pourrait apaiser les relations entre deux groupesaujourd’hui en concurrence frontale ».

(SOURCE: Les Echos/Satellifax)