En difficulté, Molotov pourrait devoir céder une participation majoritaire

Le mois dernier, Molotov revendiquait 7 millions d’abonnés, en croissance de 3 millions au cours de l’année écoulée. On prêtait également au service de télévision par streaming des négociations avec France Télévisions.

Depuis maintenant plusieurs mois, plusieurs acteurs du monde des télécoms ou des médias auraient approché Molotov afin de le racheter ou de prendre une participation majoritaire au service. Le prix demandé par les créateurs de la plateforme était trop élevé selon certaines sources proches du dossier, faisant échouer les négociations à chaque fois.

Selon Les Echos, Molotov aurait encore échoué à lever des fonds, obligeant les fondateurs à peut-être céder leurs part et ainsi perdre le contrôle du service. En début d’année dernière, Jean David Blanc, co-fondateur et créateur d’Allociné, expliquait que Molotov n’était pas à vendre mais cherchait à s’étendre à l’international et cherchait des fonds mais ceux-ci n’ont toujours pas été trouvés et la société va bientôt avoir besoin de plus de cash pour perdurer.

Les négociations menées en fin d’année avec France Télévisions qui cherchait à utiliser la technologie de Molotov pour son service de streaming se seraient soldées par un échec, le groupe public était pourtant prêt à mettre sur la table 40 millions d’euros pour d’abord un partenariat puis pourquoi pas, une prise de participation dans un second temps. Mais un rachat par FTV ferait grincer des dents en interne alors que le service public doit lancer sa propre plateforme en septembre prochain et qu’il doit absolument prendre le virage du numérique et réduire ses coûts.

D’autant plus que cette acquisition n’aurait pas concernée le projet Salto, la plateforme commune à France Télévisions et aux groupes TF1 et M6.

Selon les sources proches du dossier, des opérateurs seraient revenus sur le dossier sans certitude sur celui-ci, Orange, CANAL, Altice… Les trois ne commentent pas cette affaire et Jean-David Blanc dément « toute opération d’achat » et signale que Molotov devrait bientôt annoncer « un investissement majeur ».

Orange a par exemple un projet de décodeur « virtuel », ce qui se rapproche énormément de ce que propose Molotov, avec par exemple également un disque virtuel où tout serait enregistré dans le cloud. De même pour Bouygues Telecom et son projet Beyond. Le groupe CANAL pourrait également acquérir Molotov afin d’améliorer l’expérience offerte par son service myCANAL.

Outre les difficultés financières, Molotov doit maintenant faire face à la grogne des groupes audiovisuels qui ne cessent de lui demander d’arrêter certaines fonctionnalités comme le cast pour les chaînes du groupe TF1, les enregistrements pour le groupe Altice-NextRadio TV. En plus de ces demandes, Molotov a dû faire face à l’augmentation de la taxe pour copie privée et a supprimé les enregistrements de son offre gratuite après avoir déjà réduit la durée de ceux-ci, les passant de 10h à 8h.