Chronologie des médias : les différents acteurs ne sont pas forcément d’accord
La nouvelle chronologie des médias est en place mais il existe encore de nombreuses divergences, notamment de la part de la SACD qui n’a pas signé l’accord, tout comme Disney.
L’accord concernant la nouvelle chronologie des médias a fait un grand bond en avant ce lundi 24 janvier, avec CANAL+ qui pourra diffuser les films à partir de 6 mois et les plateformes qui auront le droit de le faire entre 15 et 17 mois. Mais cela ne satisfait pas tout le monde.
La SACD ne signe pas
Tout d’abord, la SACD n’a pas signé cet accord. La société des auteurs et compositeurs dramatiques explique pourquoi avoir fait ce choix dans une longue lettre. Si elle juge que la « refonte de la chronologie des médias était une nécessité », elle n’est pas d’accord sur le fond.
Elle souligne « les avancées nécessaires » comme l’avancée des fenêtres de diffusion pour les offres payantes, l’harmonisation des conditions de dérogation entre les films de fiction et les films documentaires, ou le maintien des conditions concernant la diffusion des films au cinéma. Mais la SACD juge également que l’accord en question puisse rester en vigueur pendant 3 ans.
La Société estime que le monde change rapidement aujourd’hui et que signer pour « une durée de trois ans apparaît donc à la fois incompréhensible et déraisonnable » et la clause de revoyure fixée à 12 mois ne changerait rien au problème, selon elle.
De plus, elle craint que les conditions proposées ne soient toujours pas réalistes face au piratage, notamment la clause de 15 à 17 mois pour Netflix et consorts pour des films qui ne seront pas diffusés par les chaînes. Cela serait « une puissante incitation au piratage des films concernés ».
La SACD prône donc une durée maximale de l’accord d’un an, et il sera alors possible à ce moment-là pour le gouvernement de prolonger ou non l’accord.
Netflix compte bien profiter de la clause de revoyure
Comme évoqué, il y aura une clause de revoyure après 12 mois et Netflix compterait bien profiter de cette période afin de renégocier sa fenêtre de diffusion. Actuellement, le leader de la SVoD bénéficie d’une fenêtre à 15 mois, mais la plateforme souhaiterait un délai plus court, selon Variety. Netflix rêverait de faire passer cette fenêtre à 12 mois lors des prochaines négociations l’an prochain.
Mais il y a très peu de chances que Netflix puisse obtenir ce qu’elle veut, à moins de sortir à nouveau le chéquier. En effet, comme le rappelle le Directeur général de la SACD, CANAL+ a prévu une clause punitive dans son contrat signé avec le monde du cinéma.
Si les conditions que la chaîne cryptée a demandées (diffusion à 6 mois et fenêtre d’exclusivité de 9 mois) ne sont pas respectées, elle pourra alors retirer 50 millions d’euros de ce qu’elle promet annuellement, soit 150 millions d’euros au lieu des 200 prévus. Netflix devrait alors combler cette perte pour éviter de s’attirer les foudres du cinéma tricolore.
Disney n’a pas non plus signé
Disney non plus n’a pas signé l’accord, comme nous l’évoquions. Le géant du divertissement n’apprécie pas vraiment de perdre la diffusion de ses propres films diffusés au cinéma pendant la fenêtre de diffusion sur la télé gratuite.
Un véritable fardeau pour Disney qui sera privé de ses gros titres pendant plusieurs mois alors qu’ils n’auront été disponibles que pendant 5 mois sur sa plateforme. Certains craignent d’ailleurs que la firme retire la diffusion ciné de ses films pour les passer directement sur Disney+, ce qui ferait perdre de grosses sommes aux salles qui seraient alors privées de gros blockbusters comme les Marvel, qui attirent des centaines de milliers de personnes à chaque sortie.
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