YouTube : un partenariat avec la police londonienne vire à la censure de la drill music
YouTube a signé un partenariat avec la police londonienne qui agit en tant que tiers de confiance notamment pour la gestion des contenus. Mais les forces de l’ordre profiteraient de ce système pour tenter de censurer la drill music qu’ils considèrent comme hostile.
Depuis 2018, la police londonienne agit comme tiers de confiance concernant les contenus sur YouTube. Mais celui-ci a facilité un système de modération de la musique rap/hip-hop et plus particulièrement du genre de la drill, selon l’Electronic Frontier Foundation (EFF).
Une censure institutionnalisée
Si vous n’êtes pas familier de la drill, sachez qu’il s’agit d’un genre qui est né dans les années 2010 dans les rues de Chicago et dont l’une des caractéristiques est les paroles violentes parlant notamment des gangs. Et elle s’est exportée à Londres, mais toujours avec la même recette en ce qui concerne les paroles.
La police londonienne estimerait que la drill est l’un des facteurs expliquant l’augmentation de la criminalité dans la capitale anglaise, c’est pourquoi elle a tenté de la supprimer de la plateforme de streaming grâce à son accord.
L’EFF note qu’une telle coopération laisse une plateforme biaisée en faveur des positions du gouvernement et laisse une « influence démesurée pour contrôler la parole publique, réprimer la dissidence et émousser les mouvements sociaux ». La fondation ajoute que ce contrôle peut également influencer la modération de la plateforme elle-même qui prendrait la décision de modérer certains contenus, ce qu’elle n’aurait pas fait si les forces de l’ordre ne le faisaient pas pour d’autres contenus.
Selon Vice, la police a signalé 510 vidéos rien qu’en 2021 et dans 96,7% des cas, les vidéos ont été supprimées de YouTube. Chiffre en augmentation puisqu’en 2020, ce sont 319 vidéos qui avaient été supprimées de la plateforme.
Pour l’EFF, la collaboration « a facilité un système punitif de censure qui contrevient à la protection des données, à la vie privée et aux droits de la liberté d’expression ».
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