L’AOTA appelle à ne pas taxer les géants du numérique pour leur utilisation des réseaux
Les opérateurs européens demandent à ce que les géants du numérique participent aux frais des réseaux. L’Association des opérateurs télécoms alternatifs (AOTA) est sur une vision totalement différente et rejette cette proposition qui créerait un internet à deux vitesses selon elle.
Cela fait déjà plusieurs fois que les grands opérateurs européens appellent à taxer les géants du numérique comme Facebook, Google, Netflix ou encore Apple pour leurs usages des réseaux. Il faut dire que ces quelques sites sont responsables de plus de la moitié du trafic internet.
Un internet à deux vitesses qui tuerait la neutralité
Les opérateurs souhaitent donc demander aux GAFAM un espèce de droit de passage afin d’utiliser leurs réseaux, droit qui serait demandé à partir d’un certain seuil de chiffre d’affaires. L’initiative est même soutenue par Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur.
L’AOTA, qui réunit des centaines de petits opérateurs, est pour sa part totalement contre cette idée d’un internet à « plusieurs vitesses », comme elle le fait savoir dans une tribune. Pour l’association, il s’agirait en réalité d’une « barrière » qui empêcherait « l’innovation et l’animation concurrentielle du marché ».
De plus, elle juge que cela mettrait à mal la neutralité du net et discriminerait les plus petits acteurs du monde du numérique qui seraient relégués dans « un internet de seconde zone, qui fonctionne comme il peut » où seuls ceux qui paient pourront profiter d’un bon débit vers le client final.
En outre, l’AOTA n’est pas certaine de l’usage des sommes récupérées par les opérateurs si ce péage était mis en place. Si ces derniers évoquent des investissements dans les réseaux, il sera dur de quantifier le surplus qui a été effectivement utilisé pour ça.
Et à la question des revenus supplémentaires pour les plus petits fournisseurs d’accès, l’AOTA estime qu’ils seront quasiment nuls. Les géants du net pourraient imposer une quasi gratuité vu qu’ils n’ont pas le poids d’un opérateur national avec des dizaines de millions de clients. De plus, la mise en place de ce nouveau système pourrait leur coûter cher puisqu’il imposera « un coût administratif et bureaucratique, et pourrait nécessiter des changements techniques ».
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