L’Avicca réagit vivement aux déclarations de l’Arcep sur les mauvais réseaux

L’Arcep a récemment publié son observatoire de la qualité des raccordements en fibre optique en dénonçant les réseaux les moins bons. Cela a fait réagir l’Avicca, qui y voit un « raisonnement complètement atypique ».

Il y a quelques jours, l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) a publié une liste des plus mauvais réseaux. Un grand « name & shame » pour dénoncer les réseaux où les taux de pannes sont les plus élevés et où les taux d’échec sont très importants.

L’Arcep tire sur l’ambulance

Mais cette liste de l’Arcep n’est pas au goût de l’Avicca qui trouve que le régulateur « joue avec le feu » dans un « contexte déjà explosif ». L’association qui agit pour le numérique dans les territoires y voit « un raisonnement complètement atypique » et ne comprend pas comment l’Autorité peut s’en prendre à un réseau dégradé et non pas aux personnes qui le dégradent.

L’Avicca ose même un comparatif avec « des casseurs qui brûlent régulièrement des dizaines de véhicules » et en face, la gendarmerie « qui, plutôt que de chercher à identifier les casseurs et leurs motivations, s’intéresserait en priorité à la solidité des voitures et à leur résistance au feu ».

En effet, pour l’association, le gendarme des télécoms s’est intéressé aux réseaux dégradés par le mode STOC (sous-traitance opérateur commercial) et non pas au mode STOC en lui-même. Cela dédouanerait les quatre gros opérateurs commerciaux qui missionnent des sous-traitants qui eux déploient de façon totalement anarchique, menant aux fameux plats de nouilles qui sont très souvent dénoncés par l’Avicca notamment.

En tout cas, l’Avicca ne nie pas que des réseaux possèdent de nombreuses imperfections mais elle demande à ce que l’Arcep ne tire pas sur l’ambulance et fasse plutôt tout son possible pour revoir les conditions du mode STOC, qui serait le réel fautif dans l’affaire.

Reprendre le mode STOC

Les réseaux incriminés dans l’observatoire doivent être repris mais l’Avicca juge que ces modifications ne changeraient rien au final, si la mise en œuvre du mode STOC en lui-même n’est pas revue. A peine un changement est effectué que la situation se dégrade à nouveau.

L’Avicca souhaite ainsi qu’il soit encadré « plus rigoureusement » et non plus auto-régulé comme c’est le cas depuis maintenant plusieurs années. Mais pour cela, il faudrait que l’Arcep se penche sur les actions qui ont été mises en place et qui se sont révélées infructueuses depuis le début.

Et au-delà des actions de l’Arcep, les opérateurs doivent également jouer le jeu en embauchant des techniciens compétents et bien formés aux règles de l’art et de la sécurité, et ce depuis 2017. Pour le moment, les entreprises sont auto labellisées ce qui mène donc à avoir des techniciens labellisés mais qui commettent toujours de nombreux impairs.

Il faut dire qu’ils ne sont pas vraiment incités à faire au mieux puisqu’ils ont seulement besoin d’avoir une connexion qui fonctionne lors de l’installation, ils peuvent donc débrancher dix clients, détruire l’armoire, du moment que la continuité optique est bien présente, l’installation est conforme.