Musique en ligne : seulement 12 millions d’abonnements en France

La musique en ligne ne décolle pas vraiment en France. On compte seulement 12 millions d’abonnements dans l’Hexagone, un faible niveau « parmi les principaux territoires de la musique ».

Taxe copie privée, taxe streaming… les français paient de plus en plus pour les ayants droit mais ces derniers regrettent également qu’ils n’écoutent pas assez de musique en streaming. C’est en tout cas ce qui ressort du dernier rapport du Snep, le syndicat national de l’édition phonographique.

Un chiffre d’affaires en hausse

Le syndicat a décrypté les résultats 2023 du marché de la musique enregistrée et il en ressort que le chiffre d’affaires est en hausse de 5,1% à 968 millions d’euros. Dans ce chiffre, le physique représente un quart des ventes, dans une relative stabilité au fil des ans tandis que le numérique est en progression de 8,8%. Les ventes sont globalement en hausse d’un année sur l’autre avec une progression de 6,2% par rapport à 2022.

Mais le Snep regrette la progression du streaming, qu’elle trouve trop lente. Avec une progression de 10%, la part des abonnements « reste trop faible pour nourrir pleinement le développement du marché alors que c’est la première source de création de valeur » indique le syndicat.

La faute aux abonnements il faut croire. Il y a ainsi 12 millions d’abonnements à des plateformes telles que Spotify, Deezer, Apple Music, Qobuz… soit un taux de pénétration de 16% pour l’abonnement payant, l’un des niveaux les plus faibles existant. L’Allemagne, à la peine aussi, est à 17,5%, l’Angleterre affiche un taux de pénétration de 26,5% et cela monte à 30,1% pour les Etats-Unis.

Le streaming financé par la publicité ne fait guère mieux, que cela soit dans l’audio ou dans la vidéo, chaque segment participe « de façon marginale au chiffre d’affaires total » ajoute le Snep. Ils représentent tout de même 9% chacun.

Des marges de progression mais des freins apparaissent

Toutefois, l’étude souligne qu’il existe de nombreuses marges de progression, notamment auprès du jeune public et des seniors. Les premiers peuvent d’ailleurs utiliser le Pass Culture afin de payer leur abonnement à une plateforme et les étudiants ont également le droit à des abonnements à moitié prix le plus souvent.

Cependant, le marché du streaming musical est en « concurrence frontale avec les offres cinéma, audiovisuelles et le sport » mentionne le Snep mais il doit également faire face à un contexte inflationniste – les plateformes ont toutes augmentés en 2022 ou 2023 – et la prochaine taxe streaming ne devrait pas aider. Spotify a averti que l’abonnement en France serait le plus cher de l’Union Européenne dans les prochains mois. La concurrence devrait également augmenter ses tarifs.

Pourtant la musique a la cote avec plus de 18h d’écoute hebdomadaire en moyenne, une hausse de 4h30 par rapport à 2019 et 1h10 par rapport à 2022. En un an, les français ont ainsi écouté 1 000 titres de plus par rapport à avant.