[MAJ] Free largement utilisé comme plateforme d’échange de contenus pédopornographiques
Free propose un service gratuit d’hébergement de fichiers et celui-ci serait la porte d’entrée pour du contenu à caractère pédopornographique. Il pèserait lourd puisqu’il en hébergerait près de la moitié.
Outre-Atlantique, le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) a publié un rapport d’une soixantaine de pages concernant la pédopornographie. Pour établir son rapport, le Centre a utilisé un algorithme qui parcourt la toile et identifie des images à la volée, comme le rapporte le site canadien La Presse.
Cet outil nommé Arachnid se base sur des images déjà connues des autorités comme étant de la pédopornographie, soit à la suite d’enquêtes soit parce que l’âge est clairement identifiable. Et dès que cet outil tombe sur une de ces images, une demande est directement envoyée au gestionnaire du site afin qu’il retire le contenu.
Si de nombreuses images sont des cas déjà connus et où une demande de retrait avait déjà été envoyé à l’hébergeur, une autre partie du rapport montrerait que « près de la moitié des images détectées sont liées à un service d’hébergement de fichiers exploité par un opérateur de télécommunications français — nommé Free —, propriété du groupe Iliad de Paris » mentionne le site de presse.
Un service gratuit et sans inscription
Le service de Free, qui n’est pas limité aux abonnés de l’opérateur ni aux français, serait très utilisé dans ce milieu. Les données sont stockées anonymement sur la plateforme de l’opérateur et le lien est ensuite partagé sur la toile via des sites web classiques ou sur le dark web.
« Pour les trois années de la période étudiée, Projet Arachnid a détecté plus de 18 000 fichiers d’archive contenant collectivement près de 1,1 million de photos et de vidéos assimilables en apparence à des images d’abus pédosexuels ou à des images préjudiciables ou violentes. Ces fichiers étaient (ou, dans certains cas, sont toujours) hébergés directement sur le service public d’hébergement de fichiers de Free » indique le rapport du CCPE.
En tout, ce sont plus de 2,7 millions d’images qui auraient été détectées sur les serveurs de l’opérateur au cours de la période, selon le rapport. Il serait même « recommandé dans des forums du Web clandestin pour la distribution d’images d’abus pédosexuels » du fait de l’absence d’inscription et du stockage généreux.
Le CCPE communique directement avec Free pour signaler les liens vers ces archives illégales mais près de « 3 000 fichiers d’archive ayant fait l’objet de demandes de suppression durant les trois années de la période étudiée étaient toujours publiquement accessibles » à la date du 18 mai.
Des faits pris au sérieux par Free
Ces faits sont bien évidemment pris au sérieux par Free « collabore activement avec les autorités françaises depuis des années pour identifier et supprimer les contenus illicites qui transitent via leurs services ». L’opérateur travaille également en lien étroit avec le CCPE ainsi que l’association française Point de contact et traite « avec la plus grande réactivité tous les cas » signalés afin de les effacer.
Mais la méthode utilisée par ces différentes associations pour remonter les contenus illicites, c’est à dire plusieurs mails avec un lien à chaque fois, est encore un poids lourd qui ralentit le traitement des demandes « rallonge assez significativement les délais » pour les supprimer nous a indiqué Free.
Néanmoins, Free travaille sur ce point avec le CCPE afin de trouver un système qui ferait que le traitement puisse se faire encore plus rapidement à l’avenir.
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