Enrico Letta veut une Europe des télécoms, une idée soutenue par la GSMA et l’ETNO
L’ex-premier ministre italien vient de publier un rapport dans lequel il appelle à un marché unique des télécoms et à une réduction du nombre d’opérateurs dans l’Union europénne.
Dans son rapport publié cette semaine, Enrico Letta – ex-premier ministre italien – souhaite aller plus loin que le marché unique que nous connaissons actuellement. Il appelle notamment à une Union européenne des secteurs de l’énergie, des télécoms et des marchés financiers.
Un marché à 20 opérateurs
Aujourd’hui, le marché des télécoms européen est divisé en 27 et compte plus de 100 opérateurs et de ce fait, il a en moyenne 5 millions de clients contre 107 millions pour un opérateur américain et 467 millions pour un opérateur chinois, comme l’explique Enrico Letta au Monde.
Au travers de ce rapport, Letta cherche à ce que ces trois secteurs ne soient plus exclus et qu’ils puissent ainsi profiter des « effets d’échelle que leur offre le marché intérieur ».
En revanche, pas question de passer de 100 à 3 opérateurs, Enrico Letta voit plutôt un marché européen à une vingtaine d’opérateurs au total, qui se partageraient un marché de près de 450 millions d’habitants.
Le soutien de l’ETNO et la GSMA
L’idée d’Enrico Letta n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd et l’ETNO – l’association des opérateurs européens – ainsi que la GSMA – l’association qui regroupe tout le secteur des télécoms – ont félicité le rapport.
Les deux associations partagent l’opinion d’Enrico Letta concernant « l’achèvement du marché unique des télécommunications de l’UE » ainsi qu’à « la refonte de nos règles en matière de télécommunications ».
La GSMA ainsi que l’ETNO encouragent les différents Etats membres à soutenir le Livre blanc d’Enrico Letta étant donné qu’elles estiment que la réforme du marché n’est aujourd’hui plus reportable.
L’Union européenne serait aujourd’hui en retard sur les Etats-Unis, la Chine et d’autres pays pairs en ce qui concerne l’investissement par habitant et le déploiement de réseaux 5G avancés.
Cela représenterait un « déficit d’investissement de 200 milliards d’euros dans les réseaux ». Déficit qu’il faudrait combler sous peine de mettre « en péril les ambitions socio-économiques et la sécurité du continent » alors que les réseaux « sont essentiels pour transformer les industries, stimuler l’innovation, améliorer la durabilité et garantir l’inclusion de tous les citoyens de l’UE ».
Le discours d’Enrico Letta et de l’industrie va donc à contresens de celui de l’Union européenne qui met plutôt des bâtons dans les roues des opérateurs lorsqu’il s’agit de fusion, comme nous avons pu le voir récemment en Espagne avec le projet de MasMovil et Orange.
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