Selon la FFT, la consommation de data va être multipliée par plus de 5 d’ici 2030

Dans sa dernière étude économique, la Fédération française des télécoms est revenue sur les revenus des opérateurs mais aussi sur leurs dépenses des opérateurs et selon elle, ce dernier point devrait encore augmenter à l’avenir avec l’explosion du trafic.

La Fédération française des télécoms (FFT) a publié une étude économique du secteur des télécoms et a notamment fait un focus sur le financement des réseaux. Les opérateurs demandent depuis maintenant plusieurs mois la mise en place d’un péage pour les géants de la tech qui consomment beaucoup de bande passante.

Un trafic qui explose

Dans les faits, ce fair-share devrait permettre de faire financer les réseaux de télécommunications par ceux qui consomment de nombreuses données. Aujourd’hui, cinq principaux acteurs (Google, Netflix, Meta, Amazon ou Akamai) représentent plus de 54% du trafic internet en France et aux heures de pointes cela monterait même jusqu’à 80% selon les données de la FFT. Les différents opérateurs leur demande donc de passer à la caisse pour emprunter les autoroutes numériques.

La FFT enfonce même le clou en annonçant tout de go que le trafic sera multiplié par six sur le mobile d’ici 2030, passant de 14 Go par mois à 89 Go par mois, et il sera multiplié par cinq sur le fixe en passant de 222 Go à 1,03 To par mois. Ce qui représente respectivement une croissance annuelle de 26% et de 21% entre 2022 et 2030 selon les chiffres d’une étude d’Arthur D. Little.

La consommation de données sur le fixe et le mobile d’ici 2030 – FFT

Peu tenable économiquement pour les nouveaux venus

Si l’on ne peut pas nier l’augmentation du trafic à venir, même s’il peut sembler élevé sur le fixe, il est bon également de rappeler que les GAFAM financent déjà les réseaux comme l’ont montré les déploiements de câbles transatlantiques qui ont notamment été financés par Google, Microsoft ou Meta (Facebook, Instagram). Sans compter les financements de CDN comme le montre le trafic d’Akamai, ces serveurs de cache qui ramènent les données au plus près des utilisateurs et qui limitent le trafic in fine.

Pis encore, la situation en Corée du Sud montre que le fair-share semble être une ineptie économique. Les opérateurs coréens ont demandé la mise en place d’un péage numérique aux grandes entreprises, les tarifs ont explosés, rendant la situation peu ou pas rentable pour certains acteurs comme l’a montré le retrait de Twitch récemment.

Les nouveaux venus pourraient donc se retrouve en difficultés, notamment face aux mastodontes que sont les GAFAM, ce qui rendra difficile l’émergence de nouvelles plateformes voire l’arrivée d’acteurs européens qui n’ont pas les reins de ces grands groupes mondiaux.