Depuis l’interdiction de l’avortement dans certains états aux Etats-Unis l’an dernier, Facebook et Google fourniraient de plus en plus souvent de données aux autorités qui jugent les femmes qui avortent illégalement.
L’an dernier, la Cour suprême des Etats-Unis a abrogé l’arrêt Roe v. Wade ce qui a permis à certains Etats de rendre l’avortement à nouveau illégal. Dans ce contexte, les autorités locales se tournent de plus en plus vers les réseaux sociaux afin de constituer des dossiers contre les femmes qui demandent des avortements.
Des données parfois récupérées de manières détournées
En août dernier, une adolescente du Nebraska (Etats-Unis) était sous les feux de la rampe suite à un avortement. L’affaire avait fait grand bruit puisque les autorités avaient demandé la divulgation des conversations de la jeune fille auprès de Facebook. Mais en réalité, la demande d’accès avait été faite avant l’abrogation de l’arrêt et elle concernait surtout « une affaire d’incinération et d’enterrement illégaux d’un enfant mort-né », comme nous vous le rapportions à l’époque. L’affaire sera d’ailleurs bientôt jugée.
Cependant, les forces de l’ordre n’hésiteraient pas à demander des données sur les personnes ayant avorté illégalement aux Etats-Unis, et elles obtiendraient une réponse positive dans bien des cas puisque ces sociétés n’ont pas d’autre choix que de coopérer, d’après Business Insider.
Dans le cas de Google, la situation est assez différente de celle de Facebook puisqu’elle est bien plus pernicieuse. Ce sont les recherches effectuées par les internautes qui sont scrutées, après une requête auprès de pharmacies en ligne qui vendent des médicaments abortifs. Ces acteurs de santé partagent les donnés sensibles telles que leur emplacement relatif ou encore les données de recherche via Google et d’autres sites tiers.
De plus, les autorités ne veulent pas divulguer leur façon de travailler, que ce soit les critères qui permettent de lancer une enquête ou le genre des demandes effectuées auprès des détaillants sur la toile.
Des réponses uniquement pour les demandes conformes aux droits de l’Homme
Du côté des GAFAM, elles se conformeraient aux demandes gouvernementales sur les utilisateurs « uniquement lorsque nous croyons de bonne foi que la loi nous oblige à le faire » d’après Meta. Le groupe de Mark Zuckerberg se veut d’ailleurs plutôt rassurant concernant le traitement des données.
« En outre, nous évaluons si une demande est conforme aux normes internationalement reconnues en matière de droits de l’Homme, y compris la régularité de la procédure, la vie privée, la liberté d’expression et l’état de droit. Lorsque nous nous y conformons, nous ne produisons que des informations étroitement adaptées à cette demande. Si nous déterminons qu’une demande semble déficiente ou trop large, nous la repousserons et nous nous battrons devant les tribunaux, si nécessaire. Nous ne fournissons pas aux gouvernements des « portes dérobées » vers les informations des utilisateurs » a indiqué le réseau social auprès de Business Insider.
Meta répondrait tout de même positivement à 70% des quelques 400 000 demandes d’accès formulées chaque année par les forces de l’ordre. Elles concernent principalement de la maltraitance, des meurtres ou des agressions.
Finalement, Meta et Google ne feraient que se conformer à la loi des Etats-Unis, le problème serait donc plutôt lié à cette loi qu’aux grandes plateformes.