Le Congrès américain ne croit pas aux arguments du patron de TikTok
Suite à l’audition du patron de TikTok devant le Congrès américain, qui aura duré cinq heures, le gouvernement semble plus que déterminé à bannir l’application du territoire. Shou Zi Chew a pourtant affirmé que ByteDance n’agit pas pour le compte de Pékin et qu’il fait beaucoup d’efforts pour protéger la sécurité de ses utilisateurs.
L’affaire TikTok n’est pas encore terminée aux Etats-Unis. Alors qu’une flopée de pays ont décidé d’interdire l’application à leurs fonctionnaires, dont la Belgique, le Royaume-Uni et très récemment la France, la tension monte entre le réseau social et le gouvernement américain.
Ce jeudi 23 mars, le patron de TikTok était auditionné devant le Congrès américain et a répondu pendant cinq longues heures aux nombreuses accusations à son sujet, notamment sur ses présumées relations avec le gouvernement chinois. Mais les arguments ne sont pas avoir suffit aux législateurs.
Pour les législateurs, TikTok agit bel et bien pour le compte de Pékin
Même si Shou Zi Chew, le patron de TikTok, a tenté de se défendre en affirmant n’avoir aucune relation avec le gouvernement chinois, et plus particulièrement le Parti communiste, les législateurs américains sont certains que l’homme d’affaires leur ment.
Pour eux, le réseau social est bien un moyen d’espionner des centaines de millions d’utilisateurs à travers le monde, dont des journalistes et des personnes politiques. « On ne vous croit pas » a attaqué Cathy McMorris Rodgers, la présidente de la Commission parlementaire de l’Énergie et du Commerce, avant d’ajouter « ByteDance est redevable au Parti communiste chinois et ByteDance et TikTok, c’est la même chose ».
Le patron de TikTok a martelé à plusieurs reprises que le réseau social n’était pas contrôlé par le gouvernement chinois car ByteDance, la maison mère, est une entreprise privé. Mais ces arguments sont « grotesques » pour certains députés qui ne croient pas qu’il existe réellement un secteur privé en Chine. Il faut dire que la loi chinoise impose aux entreprises du pays de partager les données de leurs utilisateurs si le gouvernement leur demande.
Un léger mea culpa
Durant l’audition, Shou Zi Chew a reconnu que TikTok détenait encore d’anciennes données d’utilisateurs américains stockées sur des serveurs accessibles par des employés chinois. Mais il a promis qu’elle sont supprimées d’ici la fin de l’année.
De plus, le patron du réseau social a affirmé que les informations des 150 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis seront gérées dans le pays sur des serveurs basés sur le territoire et contrôlés par Oracle, notamment à travers le Projet Texas qui n’est autre que la plus grosse opération séduction de TikTok pour éviter tout bannissement des Etats-Unis.
Un sort très incertain aux Etats-Unis
Si au travers de son argumentaire Shou Zi Chew espérait calmer les tensions avec le gouvernement américain et réduire tout risque de bannissement, il n’en est finalement rien.
Comme l’avance l’analyste Jasmine Enderg d’Insider Intelligence, « Le sort de TikTok aux États-Unis est plus incertain que jamais après cet interrogatoire exténuant de Shou Chew ». Selon elle, aucun argument n’aurait été suffisant « pour convaincre les législateurs que TikTok n’est pas contrôlé ou influencé, directement ou indirectement, par le Parti communiste chinois ».
La manière dont les législateurs américains vont agir suite à cette audition n’est pas encore définie et il faudra patienter quelques jours, voire quelques semaines, avant d’en savoir plus. Ce qui est sûr, c’est que malgré la défense du patron de TikTok, le réseau social risque toujours d’être banni du pays de l’Oncle Sam.
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