Concrètement, Apple peut continuer à définir Google comme moteur de recherche par défaut dans Safari sur iPhone, et Google peut continuer à payer pour ce privilège. Le tribunal rejette l’idée d’interdire ces paiements, tout en exigeant que Google cesse d’imposer ou de négocier des exclusivités qui évinceraient toute co-présence ou concurrence sur les points d’accès à la recherche. Pour Apple, cela signifie la préservation d’un flux de revenus majeur lié au trafic Safari, tandis que Google conserve l’accès direct à l’audience iOS mais sans la protection contractuelle des exclusivités.
Pas d’« écran de choix » imposé aux utilisateurs d’iPhone
Le juge n’impose pas d’écran de choix généralisé au premier démarrage (imposé en Europe) ni de refonte de l’interface de sélection du moteur de recherche. En pratique, un iPhone neuf continuera donc d’ouvrir Google par défaut dans Safari, sauf si l’utilisateur modifie manuellement ce réglage.
La fin des exclusivités chez Google élargit la marge de manœuvre d’Apple pour expérimenter, au cas par cas, d’autres parcours de recherche dans l’écosystème iOS (par exemple au sein de Spotlight ou Siri) sans risquer de heurter une clause d’exclusivité au bénéfice de Google.
Il couvre aussi les surfaces nouvelles où la recherche et l’IA convergent, avec l’interdiction d’accords exclusifs autour de Gemini côté Google, ce qui, de facto, rend plus crédible une co-présence avec d’autres services.
Des incitations reconfigurées, un statu quo confortable
Privé de l’arme de l’exclusivité, Google devra payer plus cher ou offrir davantage de garanties de performance pour conserver sa position par défaut chez Apple. À l’inverse, Apple voit monter la valeur de son option : diversifier certains flux (par type de requête, par région) ou menacer de le faire peut renchérir le prix du statu quo. À court terme, toutefois, l’expérience utilisateur ne bouge pas.
Le dispositif est prévu pour six ans. Le ministère de la Justice évaluera ses suites, tandis que Google conteste toujours le jugement de 2024 sur la responsabilité. Autrement dit, le cadre peut encore évoluer à la marge au fil des appels, mais le contrat Apple/Google sort de cette étape intact.
Au lendemain de la décision, l’iPhone reste livré avec Google par défaut dans Safari, sans écran de choix imposé, et Apple continue d’être rémunéré pour ce statut. Aucune nouveauté n’est donc à attendre à l’écran. Si les rivaux de Google parviennent à se renforcer grâce aux accès de données ordonnés par le tribunal, Apple disposera d’alternatives plus crédibles lors des prochaines négociations ce qui, à terme, pourrait peser davantage sur la forme et le prix du « par défaut ».