La France, championne des télécoms et de la fiscalité selon la FFT

La Fédération française des télécoms (FFT) a dressé sa douzième étude économique du secteur des télécoms. Il en ressort que la France est championne de la connectivité grâce à des investissements massifs de la part des opérateurs.

Les opérateurs français investissent massivement dans les réseaux fixes et mobiles depuis maintenant de nombreuses années.

Grâce à ces différents investissements, la France est devenue la championne de la connectivité en Europe, mais les prix bas dans l’Hexagone font que les opérateurs ont un retour sur investissement très faible comparé à nos voisins européens.

Des revenus qui ne suivent pas les investissements

Pour son étude, la FFT s’est penchée sur les plus grands pays européens avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Italie ou encore la Pologne. Et la France est le pays qui a aujourd’hui la plus grande densité d’antennes 5G sur son territoire, d’après la fédération, avec en moyenne plus de 900 antennes par millions d’habitants là où l’Allemagne est seconde avec 846. De plus, la France est le pays qui déploie le plus dans la bande des 3,5 GHz avec 214 antennes par millions d’habitants, contre 188 pour l’Italie qui est deuxième ou 141 pour l’Allemagne qui est troisième.

C’est le résultat des investissement massifs des opérateurs en France qui ont investi 14,9 milliards d’euros dans les télécoms en 2021. Les chiffres de 2022 ne sont pas encore connus mais les opérateurs pourraient avoir dépensé tout autant, sinon plus, pour le déploiement de la 5G et de la fibre à travers le territoire.

Cependant, la FFT note que les opérateurs français rentrent moins facilement dans leurs frais que leurs homologues à cause d’une compétition sur les prix. Selon la Fédération, les télécoms sont le seul secteur régulé à avoir connu une baisse de prix sur la dernière décennie avec une baisse de 2% par an en moyenne.

Les télécommunications ont baissé sur la dernière décennie – FFT

Les prix sont parmi les plus bas en Europe que ce soit sur le mobile et le fixe avec des offres triple play à une trentaine d’euros par mois et des offres mobiles à une quinzaine d’euros pour 100 Go, ce qui mettrait une pression forte sur les opérateurs qui voient leurs revenus qui progressent peu par rapport aux autres continents.

Revenus des opérateurs selon les régions du monde – FFT

400 000 emplois pour le secteur des télécoms

Les forts investissements se répercutent sur l’emploi direct et indirect des opérateurs de télécommunications. Si Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free et les autres opérateurs ont créé total 123 000 emplois directs, le nombre d’emplois générés indirectement est le double avec 262 000 emplois.

Ils sont dû aux dépenses des opérateurs chez leurs fournisseurs ou les sous-traitants notamment qui sont très localisés. Ainsi 85% de ces emplois sont faits au sein d’entreprises françaises.

Une fiscalité élevée

Les opérateurs sont également très taxés en France. Ils ont ainsi payés près de 1,5 milliard d’euros l’an dernier dans des fiscalités spécifiques comme l’IFER sur le cuivre et l’IFER antennes avec 640 millions au total ou encore 120 millions d’euros pour la seule Copie Privée.

Cette fiscalité est parmi les plus élevées en Europe. L’imposition pèse 3,1% du chiffres d’affaires, seule l’Espagne est au dessus avec un total de 3,3% mais la plupart va pour l’Etat et les collectivités, tandis que 1% de la fiscalité française va pour l’industrie culturelle.

En Allemagne ou en Angleterre la fiscalité spécifique ne pèse que 0,2% du chiffre d’affaires.