Le téléphone portable a 50 ans
C’est le 3 avril 1973 que le premier appel mobile était passé. Cinquante ans plus tard, beaucoup de choses ont changé et dorénavant, presque tout le monde a un téléphone portable, mais il aura fallu de nombreuses années avant de voir son essor.
Il y a cinquante ans aujourd’hui, Martin Cooper passait le premier appel mobile de l’Histoire alors qu’il était situé dans les rues de New-York, sur la sixième avenue comme le rappelle son inventeur auprès de France 24.
Des sauts de 10 ans pour les évolutions
A l’époque, pas de fioriture, le téléphone était assez proche de celui de salon mais avec une batterie énorme qui le faisait peser près d’un kilo et qui lui permettait une autonomie d’environ 25 minutes. Exit donc la poche de la veste pour ranger ce modèle qui était plus transportable que portable. Pas d’écran non plus, il ne servait donc réellement qu’à téléphoner.
Lors de son essai, Martin Cooper ingénieur chez Motorola a eu l’idée d’appeler Joel Engel, un ami, mais néanmoins concurrent qui travaillait chez Bell Technologies pour lui annoncer qu’il l’appelait depuis un téléphone totalement sans fil. Ce qui a très certainement fait grincer des dents le destinataire qui était sur son téléphone fixe.
Mais il aura fallu attendre près de dix ans avant de voir un modèle grand public arriver sur le marché avec un téléphone toujours de chez Motorola, le DynaTac 8000 qui était vendu une petite fortune. Bien plus cher que le plus cher des iPhone actuel puisqu’il fallait débourser près de 4 000 dollars pour s’en procurer un, ce qui ne le mettait clairement pas à la portée de toutes les bourses puisqu’à dollars constants, cela représente aujourd’hui environ 12 000 dollars.
Et malgré dix ans de plus, le téléphone était toujours une brique avec ses 783 grammes pour 25 cm de longueur, sans parler de son antenne qui faisait passer l’ensemble à plus de 38 cm au total, mais il avait tout de même gagné en autonomie avec près d’une heure d’autonomie.
Avec cette taille et ce prix, la diffusion était assez confidentielle et cela confinait donc le téléphone portable à une niche très aisée et qui en avait réellement besoin comme les hommes d’affaires ou les politiques.
L’arrivée en France
Et c’est encore près de 10 ans plus tard que le téléphone portable est arrivé en France avec l’arrivée du premier réseau mobile en 1992 même s’il y avait eu entre temps la tentative du Bi-Bop de France Télécom en 1991 avec notamment son principal inconvénient, la limitation de son utilisation.
Il fallait en effet se trouver à moins de 200 mètres d’une borne Bi-Bop pour espérer recevoir et émettre des appels et surtout, seule Strasbourg était un peu couverte à l’époque du lancement à plus grande échelle qui a eu lieu en 1992-1993 avec 300 bornes au total dans la capitale alsacienne. Une vraie sinécure pour téléphoner puisqu’il fallait en plus lever le nez pour trouver la signalétique indiquant l’emplacement de la borne. En cherchant bien, il est d’ailleurs encore possible d’en trouver.
Le prix était un peu plus accessible puisqu’il était à 1 890 francs à l’époque soit environ 403 euros actuels et les appels étaient facturés 83 centimes de franc par minute auxquels il fallait ajouter le prix de la communication habituelle ainsi que l’abonnement mensuel de 54,40 francs.
Bi-Bop versus GSM
Cependant, l’opérateur historique s’est concurrencé lui-même à cette époque avec un réseau concurrent au Bi-Bop, le GSM que l’on connaît pratiquement tous aujourd’hui. France Télécom a ainsi lancé en 1992 Itinéris qui utilisait cette norme suivi ensuite par SFR quelques mois plus tard.
Le mobile a tout particulièrement commencé à prendre son essor aux alentours de 1996-1997. Cette période a vu l’arrivée d’un abonnement grand public chez France Télécom ainsi que celle d’un troisième opérateur mobile, Bouygues Telecom qui était à l’époque considéré comme le trublion des télécoms avec son premier forfait contrairement à la facturation à la minute des deux autres.
Puis en 1997, France Télécom a lancé le téléphone Ola d’Alcatel, un modèle grand public. Cette époque était donc assez concurrentielle au niveau de la téléphonie mobile, tandis que les téléphones évoluaient doucement également mais les téléphones ne faisaient encore que téléphone et SMS.
Il aura fallu attendre encore le début des années 2000 pour avoir des téléphones capables de se connecter à internet avec le WAP ou un peu plus tard son concurrent, l’i-mode pour Bouygues Telecom. Il s’agissait vraiment des débuts de l’internet mobile, bien loin de ce qui se fait actuellement, la navigation était très lente avec un débit de quelques kilo octets par seconde et il fallait surtout utiliser les flèches de son clavier pour visiter les sites web.
L’essor de la photo
En 2002, Nokia avait d’ailleurs sorti son premier téléphone embarquant un appareil photo, le Nokia 7650 et son clavier coulissant et il était aussi le premier téléphone de la marque finlandaise à proposer les MMS, ces SMS avec du contenu multimédia comme les photos. Seulement deux ans après la sortie du mythique Nokia 3310, montrant l’évolution rapide des téléphones à l’époque.
Quelques mois après ce 7650, le finlandais présentait le Nokia 3650 qui offrait la possibilité de filmer des clips de quelques secondes à enregistrer sur une carte mémoire de quelques Mo. Si les vidéos étaient sans son à l’origine, une mise à jour avait permis de filmer avec le son ensuite.
Avant d’arriver à la sortie du premier iPhone avec ses 4 Go de mémoire interne et de son écran tactile multipoints en 2007, il y a eu quelques modèles mythiques comme le Motorola Razr ou des modèles plus spécifiques à l’instar des photophones comme le Nokia N93 ou des téléphones déjà tactiles à l’image des PDAphones, comme le Sony Ericsson P900.
Le téléphone d’Apple a créé la surprise à l’époque et (publiquement) peu croyaient en son succès ou encore à la chute de Nokia, le leader du secteur. Mais l’histoire a montré là aussi un changement qui s’est opéré à la fin des années 2000 avec une adoption de plus en plus massive de ces écrans tactiles multipoints.
50 ans après le premier coup de fil
Aujourd’hui, cinquante ans après ce premier coup de fil à proximité du Hilton de New York, le téléphone portable a bien changé et est très présent dans nos vies.
Nous sommes arrivés à l’époque des téléphones pliables qui ne pèsent plus que quelques centaines de grammes avec des autonomies en utilisation de plusieurs heures et qui peuvent transporter l’équivalent d’une bibliothèque complète au format PDF ou qui donnent accès à des millions de titres en déplacement, sans parler des capteurs photos qui arrivent à sortir de très belles photos de plusieurs millions de pixels, 20 ans après les 176 x 208 pixels du Nokia 7650.
Mais Martin Cooper se dit inquiet concernant l’évolution de l’usage de ces appareils mobiles bien qu’il soit encore très branché du haut de ses 94 ans avec l’un des derniers iPhone en main.
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