Fibre : des collectivités tirent la sonnette d’alarme sur les mauvaises pratiques des opérateurs
De nombreuses collectivités donnent un avertissement aux opérateurs et leurs sous-traitants en raison des mauvaises pratiques de ces derniers dans le raccordement à la fibre optique.
28 collectivités qui représentent 14 millions d’habitants ont cosigné un communiqué de presse commun, rapporte aujourd’hui l’association Avicca. Elles dénoncent les mauvaises pratiques qui perdurent des opérateurs et de leurs sous-traitants dans le raccordement à la fibre. Les promesses d’amélioration n’ont pas été tenues selon elles, et la situation s’est même dégradée sur certains territoires.
« Ne pouvant plus longtemps rester les bras croisés, ces collectivités exigent de réelles et rapides améliorations. En l’absence de celles-ci, les signataires se déclarent prêts à passer à la vitesse supérieure. » – Avicca
Même si les collectivités se félicitent du déploiement des réseaux à très haut débit en fibre optique avec 29,7 millions de locaux raccordables et 14,5 millions d’abonnés à fin 2021, elles disent faire face à « une multiplication des dégradations » sur leurs réseaux nouvellement construits. Cela concerne notamment les zones moins denses dans lesquelles elles pilotent le déploiement des infrastructures.
Pour les signataires, cette situation découle du mode de réalisation du raccordement final imposé par les principaux fournisseurs d’accès à internet, c’est-à-dire le mode STOC (sous-traitance d’opérateur commercial).
Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR assurent le raccordement de leurs abonnés en réalisant l’ensemble des opérations techniques mais elles sont sous-traitées sans contrôle, assurent les collectivités dans leur communiqué. Ces opérations sont également mal rémunérées et certaines sont réalisées en dépit des règles de l’art et de la sécurité.
Une situation qui ne se serait pas améliorée
Un nouveau contrat national (STOC V2) avait pourtant été signé par les opérateurs début 2021 mais un an après son entrée en vigueur, les signataires constatent que la situation ne s’est pas améliorée.
Sur les six derniers mois, ce serait ainsi 85% des comptes-rendus d’intervention transmis après chaque raccordement qui ne seraient pas exploitables. Ils dénoncent par ailleurs des dégradations quotidiennes (portes d’armoires forcées ou arrachées, boîtiers de raccordement ouverts sous la pluie, clients déconnectés, malfaçons chez les abonnés). Les opérateurs ne feraient pas de remises en état et les contrôles terrain seraient impossibles « faute d’une communication des plannings d’intervention des sous-traitants ».
Les collectivités demandent donc aux principaux opérateurs de respecter les contrats et de réaliser deux actions « indispensables » : fournir les plannings d’intervention des sous-traitants pour s’assurer du respect des règles de sécurité et maîtriser les délais ; et conditionner le paiement à l’opérateur de la prestation de raccordement à la transmission d’un compte-rendu d’intervention « complet et exploitable » pour garantir la conformité du raccordement.
une fois de plus l’erreur fondamentale est de ne pas avoir organisé un système avec un responsable global de l’exploitation, à savoir l’opérateur d’immeuble, celui qui pose le câble multifibres, au lieu que chaque opérateur commercial (celui qui fait le raccordement) qui n’a de compte à rendre à personne s’il saccage le raccordement des armoires et des boitiers, en piquant des fibres en services, pas de respect de passage par les guides…
Comme si quand on fait construire une maison, chaque sous traitant travaille pour un corps de métier mais qu’il n’y a pas de maitrise d’oeuvre globale ; le plombier fait un certain travail et s’en va, advienne que pourra si ça ne correspond pas au plan du plaquiste…comment a t on pu imaginer un système aussi absurde ? qui ne pouvait que produire ce qui est constaté…système conçu par un régulateur hors sol qui s’immisce dans la technique au lieu de piloter le service (débit, qualité) et des élus qui veulent avoir leur réseau et qui ne connaisse rien au coeur de métier..
Quand à la « rapidité de couverture », il est clair qu’avoir imposé la solution la plus onéreuse et la plus lente à déployer, on ne peut que constater un temps de déploiement très long et surtout en zones rurales à les coûts explosent en raison de la faible densité et de la longueur des lignes, il va falloir encore des années et des années.
Au lieu que les élus imposent la solution de la rolls (même à ceux qui ne veulent rien), le choix d’armoires VDSL3 fibrées (une seule fibre au lieu d’une par client) avec utilisation des 2 derniers km de cuivre aurait coûté de 5 à 10 fois moins cher et la France serait couverte en THD depuis plus de 10 ans et sur fonds propres opérateurs, pas besoin des 25 à 30 milliards de dépenses publiques inutiles, et pendant ce temps on n’a plus d’argent pour les infirmières, les toubibs, les enseignants, la justice…et tous les élus disent bien sur qu’il n’y a aucune économie possible, il faut toujours en rajouter dans ce tonneau des danaides de la contreperformance. Mais quels gâchis !!!
Couverture totale qui eut été bien utile en ces temps de covid et de besoin de télétravail, voire de choix de vie et déménagements à la campagne : un choix d’anti-aménagement du territoire en privant les citoyens du THD par ces choix absurdes et sans scénario alternatif chiffré et analysé, sinon le tout FTTH ne passait pas. Mais nos élus aiment bien les très gros appels d’offres publics plutôt que pas de dépense publique et un desserte bien plus rapide (et compatible FTTH plus tard si besoin), allez donc savoir pourquoi…
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