La FFT somme la Commission de soutenir les investissements des opérateurs dans les infrastructures numériques
La Commission européenne est en train de consulter les acteurs de la filière pour dessiner les contours de l’avenir de sa stratégie numérique. Et la Fédération française des télécoms (FFT) en profite pour faire plusieurs recommandations concrètes à l’exécutif.
L’avenir de la stratégie numérique de l’Europe est au cœur des réflexions de Bruxelles en ce moment, une opportunité en or pour les acteurs de la filière de se faire entendre et de soulever les problématiques importantes du marché européen des télécoms.
La Fédération française des télécoms (FFT) a publié ce mardi un communiqué pour justement faire part de ses recommandations visant à faire prendre des actions concrètes à la Commission. Ces recommandations touchent la capacité d’investissement des opérateurs, l’équité de la chaîne de valeur ainsi que la promotion de pratiques numériques durables. Elles visent aussi à trouver un point d’équilibre entre l’harmonisation du marché européen et sa régulation.
Soutenir les investissements des opérateurs
La France et l’Europe font de la 5G et de la fibre une de leurs priorités. La Commission s’est fixé comme objectif ambitieux de couvrir l’ensemble de la population des Etats-membres en fibre optique d’ici 2030 mais pour y arriver, les opérateurs doivent investir en masse dans les infrastructures numériques.
Or, ces acteurs éprouvent parfois de grandes difficultés à maintenir un niveau d’investissement élevé dans les réseaux, notamment pour suivre les évolutions technologiques comme la sofwarisation (logicielisation, favorise l’utilisation de logiciels) et la virtualisation des fonctions réseau.
La FFT rappelle qu’en France les opérateurs ont investi 114 milliards d’euros sur la dernière décennie mais ce montant colossal n’est pas suffisant pour atteindre tous les objectifs de la décennie numérique. Selon la fédération, il faudrait jusqu’à 200 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2030 pour atteindre ces objectifs.
« L’investissement et l’innovation doivent être au centre des priorités de la prochaine Commission », affirme la Fédération française des télécoms qui rassemble plusieurs opérateurs du territoire dont Orange, SFR et Bouygues Telecom.
Etendre les principes de la neutralité du net
La FFT annonce aussi soutenir la proposition d’un nouveau mécanisme de résolution des différends encadré par un arbitre tiers indépendant afin d’équilibrer les relations entre les opérateurs et les grands fournisseurs de contenu, dont Netflix, YouTube, TikTok… Elle rappelle que ces derniers « génèrent plus de 50% du trafic et exercent une pression considérable sur les opérateurs sans supporter les coûts d’investissement dans les réseaux ».
La fédération appelle aussi à l’extension des principes de la neutralité du net à l’ensemble des services numériques pertinents afin de favoriser l’équité et l’innovation. Ces principes ont suscité de vifs débats l’an dernier par rapport au financement des Big Tech des réseaux.
Encourager la durabilité dans le numérique
Avec la croissance constante du tarif internet due aux usages numériques, il convient plus que jamais de favoriser la durabilité de l’écosystème numérique. En ce sens, la FFTélécoms « salue les propositions du Livre blanc de la Commission visant à rendre l’écosystème numérique durable ».
Elle estime tout de même que tous les acteurs numériques doivent prendre des mesures afin que les objectifs de durabilité soient atteints en Europe, en particulier les grands fournisseurs de contenu. « Cela inclut notamment l’envoi d’un signal économique sur l’utilisation de la bande passante et la définition de normes contraignantes et transparentes, comme le propose la Commission » avance la FFT.
Vers le marché unique des télécoms
Enfin, la Fédération remet sur la table le marché unique des télécoms en Europe qui favoriserait les investissements et renforcerait le marché des télécoms du Vieux Continent qui est trop disloqué. Mais pour que ce marché unique voit le jour, il faut que les règlementations à travers l’UE soient harmonisées, notamment celles concernant l’attribution de fréquences, selon elle.
En revanche, la FFT se dit préoccupée par les propositions de Bruxelles concernant la mise en œuvre du principe du « pays d’origine » pour certaines activités ainsi que l’introduction d’un produit européen d’accès de gros. Selon elle, ces mesures « pourraient nuire aux régulations nationales éprouvées et efficaces, comme le cadre symétrique français pour la fibre ».
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.