Smartphones : le futur indice européen de réparabilité est incomplet selon plusieurs associations
Le futur indice européen de réparabilité, qui entrera en vigueur en juin 2025 sur les smartphones vendus en Europe, ne fait pas l’unanimité. Plusieurs associations affirment qu’il est incomplet et trop difficile à comprendre par les consommateurs moyens.
A partir du mois de juin 2025, les fabricants de smartphones devront apposer un nouvel indice de réparabilité sur leurs appareils vendus dans l’UE. Cet indice est né de la directive européenne « Donner aux consommateurs les moyens d’agir en faveur de la transition écologique », aussi appelée directive ECGT, et vise à encourager les consommateurs à se tourner vers des appareils plus durables et donc plus « verts ».
Mais cet indice est incomplet et difficilement interprétable par le consommateur lambda selon plusieurs associations. Pour Laetitia Vasseur, directrice générale de Halte à l’obsolescence programmée (HOP), il « n’est pas à la hauteur et loupera sa cible en termes d’impact » et il est « bien trop modéré » et « aurait dû être d’une tout autre envergure » d’après Agnès Crépet, responsable de la longévité logicielle chez Fairphone.
Pas assez de critères pris en compte
Pour rappel, l’indice de réparabilité a été proposé par la Commission européenne en mars 2022 avant d’être adopté par le Parlement en janvier. Les 27 Etats-membres disposent désormais de deux ans pour le transposer dans leur droit national, rappelle Les Echos.
Il vise à remplir plusieurs objectifs pour Bruxelles :
- aider les consommateurs à « prendre des décisions d’achats en connaissance de cause »
- interdire « les pratiques commerciales déloyales qui induisent les consommateurs en erreur et les détournent de choix de consommation durables »
- mettre un terme au « greenwashing » et à l’obsolescence programmée
- limiter la prolifération des labels « écologiques » sans réelle valeur
Problème, l’indice européen est moins complet que l’indice français instauré il y a trois ans maintenant. En effet, l’indice français s’appuie sur 5 critères dont le prix des pièces détachés, là où l’indice européen ne s’appuie que sur 4 critères et ne tient pas compte du prix des pièces détachées.
Il s’agit pourtant de l’élément qui freine le plus les consommateurs à faire réparer leur smartphone. Pour Laetitia Vasseur, l’indice européen est « fallacieux » dans la mesure où il ne tient pas compte de cette information pourtant importante.
Un affichage peu compréhensible
Les associations dénoncent également l’affichage lui-même de l’indice. En effet, l’efficience de la batterie (le temps qu’il faut pour rechercher complètement la batterie), la résistance aux chocs, la facilité à réparer, l’endurance de la batterie (en nombre de cycles), la résistance à l’eau et la poussière seront affichées sous l’étiquette énergie, avec un code couleur de A à G.
On obtient alors une étiquette très proche de celle des logements ou des appareils électroménagers ne tenant compte que de la consommation d’énergie. « Il faut être expert pour comprendre » qu’il ne s’agit donc pas de la même chose pour les smartphones, d’après Laetitia Vasseur.
Les deux associations françaises sont d’autant plus en rogne contre l’initiative européenne puisqu’elle empêche l’instauration de l’indice de durabilité français, dont l’objectif était de remplacer l’indice de réparabilité actuel dès cette année. Mais Bruxelles a décidé d’y dire non en novembre dernier en affirmant qu’il aurait fait doublon avec son indice de réparabilité. Le gouvernement l’a officiellement abandonné le mois dernier.
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