Piratage des matchs de foot : le Parlement européen et des patrons de chaînes demandent à la Commission européenne d’agir vite
Les acteurs de la télévision et le Parlement européen veulent mettre fin à la diffusion illégale des rencontres sportives, notamment de football. Ils demandent à la Commission européenne d’agir rapidement sur le sujet et d’obliger les hébergeurs à retirer les contenus illégaux 30 minutes après leur diffusion.
Les événements en direct diffusés illégalement ont pris une énorme ampleur ces dernières années. Il est aujourd’hui assez facile de regarder un événement auquel on n’a normalement pas accès, notamment pour ce qui est des rencontres sportives ou des concerts et autres événements musicaux.
Les acteurs de l’industrie mènent une bataille acharnée pour lutter contre ce phénomène devenu un véritable fléau dans le domaine de la télévision. Mais la Commission européenne n’a pour le moment pris aucune décision sur le sujet, ce qui agace le Parlement mais aussi des patrons de la télévision qui demandent aujourd’hui à ce que l’autorité agisse vite.
Des mesures doivent être prises au plus vite
Ce mercredi 5 octobre, les intéressés vont envoyer un courrier, que Les Échos a pu consulter, signé ce mardi soir à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, lui demandant de « protéger les investissements dans les secteurs culturels, de la création et du sport en combattant ceux qui assèchent les économies créatives et réinvestissent ces recettes dans d’autres circuits criminels ».
Le phénomène pose problème aujourd’hui puisqu’il n’est pas soumis à la protection du droit d’auteur, les événements concernés n’étant pas considérés comme des œuvres. Depuis le début d’année, 250 sites diffusant des contenus en direct illégalement ont été fermés, mais cela ne suffit pour les patrons de plusieurs groupes de télévision, dont CANAL+, TF1, beIN Sports, Walt Disney et bien d’autres.
La directive sur le commerce électronique prévoit pourtant que certains prestataires de services en ligne doivent agir « promptement » pour supprimer les contenus illégaux. En revanche, elle ne le permet pas en temps réel, ce qui fait que la coupure arrive souvent après le match de foot.
Un délai de 30 minutes maximum
C’est pourquoi aujourd’hui les acteurs de la télévision, ainsi que le Parlement européen, demandent à la Commission européenne d’obliger les acteurs concernés à retirer les contenus en direct diffusés illégalement dans un délai de 30 minutes maximum.
Un tel dispositif existe déjà en Europe, mais un acteur du secteur souligne que « Techniquement c’est tout à fait faisable, la question c’est, qui doit payer ? Le contribuable ? Les télévisions, comme au Royaume-Uni ? Il existe des barrières à ce niveau-là ».
Les patrons de la télévision et le Parlement espèrent même obtenir une obligation stricte de la part de la Commission pour les hébergeurs de supprimer les contenus illégaux « immédiatement » après leur piratage.
« Beaucoup utilisent des astuces pour éviter d’agir en temps opportun ou pas du tout, parfois en exigeant des preuves lourdes. Ces hébergeurs gagnent des sommes substantielles grâce aux pirates et s’ils supprimaient le contenu rapidement, ils deviendraient peu attrayants et perdraient des revenus… » affirme un observateur du secteur.
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