Redevance audiovisuelle : trois sociétés de journalistes s’opposent à sa suppression
Le gouvernement souhaite supprimer la redevance audiovisuelle qui coûte chaque année 138 euros aux ménages ayant une télévision. Trois sociétés de journalistes dénoncent cette décision qui est une « menace » pour les moyens et l’indépendance de l’audiovisuel public.
La fin de la redevance audiovisuelle pourrait avoir lieu cette année. C’est en tout cas le souhait du gouvernement d’Emmanuel Macron, dans le cadre des mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages.
Un conseil des ministres s’est tenu la semaine dernière et le gouvernement indiquait alors que « la contribution à l’audiovisuel public sera supprimée de manière pérenne dès cette année et le financement de l’audiovisuel public sera assuré dans le respect de l’objectif à valeur constitutionnelle de pluralisme et d’indépendance des médias ».
Une suppression qui fait débat
Cette redevance, qui coûte 138 euros aux ménages qui ont une télévision chez eux, rapporte pourtant plus de 3 milliards d’euros par an à l’audiovisuel public, mais sa disparition fait débat. Celle-ci soulève en effet des craintes sur un risque de perte d’indépendance des médias audiovisuels publics vis-à-vis de l’Etat et le gouvernement n’a pas encore précisé le mécanisme qui allait remplacer ce mode de financement.
Trois sociétés de journalistes ont donc signé une tribune commune dans laquelle elles dénoncent la décision du gouvernement. Les SDJ de France 2, France 3 et franceinfo.fr indiquent que cette redevance constitue « l’essentiel du financement des entreprises audiovisuelles publiques » comme France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde, l’INA et TV5 Monde.
L’exécutif a annoncé vouloir mettre en œuvre la suppression de cette redevance dès cette année – s’il obtient la majorité en juin – dans un projet de loi présenté après les législatives. Et l’abandon de cette redevance « sans être capable de dire comment elle serait compensée » inquiète très fortement les trois sociétés de journalistes.
« Un marché de dupes »
D’abord, cette suppression menace les moyens de l’audiovisuel public car même si le gouvernement assure que cela va rendre du « pouvoir d’achat » aux français, il va aussi « garantir les moyens » de l’audiovisuel public : un « marché de dupes » selon les trois sociétés de journalistes.
« Soit l’Etat continue de financer l’audiovisuel public et mobilise de l’argent public, donc celui du contribuable. Soit il ne compense pas la fin de la redevance et réduit donc les moyens de l’audiovisuel public » peut-on lire dans la tribune.
Les trois sociétés de journalistes expliquent aussi que la redevance garantit l’indépendance du service public audiovisuel et il s’agit pour eux d’un impôt directement affecté au financement de l’audiovisuel public.
Les SDJ de France 2, de la rédaction nationale de France 3 et de franceinfo.fr défendent par ailleurs une information « de qualité, indépendante et pluraliste » qui soit « capable d’enquêter sur les pouvoirs politique et économique ». Selon eux, il est « vital pour la démocratie de maintenir une information de service public indépendante et de qualité » en particulier face à la prolifération des fausses informations et à la concentration accrue des médias privés.
L’indépendance de l’audiovisuel public ha ha ha.
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.