Colloque TRIP 2022 : la qualité des réseaux fibre du point de vue des collectivités et des experts

Le TRIP 2022 organisé par l’Avicca, qui fédère les collectivités dans le numérique, s’est poursuivi ce jeudi matin avec une table ronde sur la qualité des réseaux fibre à court, moyen et long termes vue du côté des collectivités et des experts.

Le colloque TRIP (Territoires et Réseaux d’Initiative Publique) du printemps 2022 s’est ouvert mercredi à Paris. Les avancées et évolutions dans l’aménagement numérique ont d’abord été présentées par la filière et ce jeudi matin, une table ronde s’est tenue sur la qualité des réseaux fibre, avec la présence de collectivités et d’experts.

Des difficultés pour avoir la fibre

Valérie Alvarez, la médiatrice des communications électroniques, est revenue sur les saisines de la médiation de la communication par rapport aux litiges rencontrés entre les usagers et les professionnels. Les plaintes se font de plus en plus nombreuses et il faut savoir que la fibre est maintenant le deuxième motif de litige entre abonnés et opérateurs.

Elle a notamment donné des exemples de malfaçons qui ont été remontées par des clients mécontents avec par exemple des techniciens qui passaient la fibre en perçant les huisseries ou en laissant le câble traîner dans la porte, ce qui peut l’empêcher de fermer ou d’endommager très rapidement la fibre.

Amine Meslem, chef de rubrique à 60 Millions de consommateurs, a quant à lui évoqué les difficultés de raccordements chez les usagers, les délais très longs avant d’avoir la fibre optique, mais aussi les débranchements intempestifs.

Il est également revenu sur des cas d’usagers qui n’ont pas de téléphone fixe pendant plusieurs semaines car un technicien a débranché leur ligne pour mettre quelqu’un d’autre dessus, par exemple. Parfois encore, les armoires sont dans des états pitoyables et à chaque intervention des différents acteurs, rien ne change pour certaines personnes, qui se retrouvent toujours coupées de connexion.

Le constat d’Amine Meslem est le même que celui de Valérie Alvarez concernant les malfaçons chez le client final. Il a ainsi évoqué le cas d’un technicien qui avait percé une dalle en béton d’une terrasse de biais pour pouvoir fibrer. C’est le problème du « coûte que coûte » puisque les sous-traitants ne sont payés que si le raccordement est effectif, ce qui les pousse à tout tenter.

Tenir compte des incidents

Frédéric Müller, directeur à la Régie Auvergne Numérique, a poursuivi cette table ronde en évoquant les déploiements qui se passent bien mais lorsque les déploiements se font massivement, des anomalies apparaissent comme par exemple des armoires poubelles remplies de déchets plastiques. Statiquement, il doit donc y avoir des problèmes avec un chantier de cette taille mais certaines difficultés ne devraient pas vraiment apparaître.

Au niveau du réseau, les malfaçons ne sont pas forcément flagrantes mais il y en a tout de même étant donné qu’il y a 20 000 km de fibre optique déployées en Auvergne. Pour lui, il faut tenir compte des retours d’incidents qui doivent être analysés et donner lieu à un retour d’expérience.

Aller jusqu’au bout des raccordements

Michel Chanel, le vice-président Communications électroniques au SIeA, a lui aussi évoqué les problèmes de raccordement. Il s’est d’ailleurs adressé aux opérateurs en leur disant qu’il faut aller jusqu’au bout des raccordements. Lors des réunions publiques avec les habitants, on leur dit par exemple qu’il ne faut pas laisser partir le technicien sans avoir récupéré le numéro de PTO qui sert au raccordement de la fibre chez le client et qui sera demandé si ce dernier veut changer d’opérateur ou pour un nouvel occupant du logement.

Enfin, Philippe Fouet, le directeur technique du CREDO, rappelle que le CREDO s’intéresse à la qualité et à la pérennité des réseaux depuis plusieurs années. Et aux alentours de 2030, lorsque le réseau cuivre sera fermé, il va falloir selon lui que les réseaux en fibre optique aient la qualité suffisante pour reprendre les services que l’on avait sur l’ADSL sans discontinuité de service.

Le #TRIP2022 se poursuit avec une table ronde sur la qualité des réseaux fibre vue côté collectivités et experts

avec Valérie Alvarez de @mediationtelco Amine Meslem de @60millions Frédéric Müller de Auvergne Numérique, Michel Chanel de @SIEA_01 et Philippe Fouet de @CercleCredo pic.twitter.com/4YwjMO9y3z

— alloforfait.fr (@alloforfait) June 2, 2022