Fibre : le plein emploi mais après ?
Le déploiement de la fibre va bon train et le nombre d’emplois a explosé dans le secteur, mais qu’adviendra-t-il dans les prochaines années lorsque le chantier sera terminé ?
La fibre optique a été déployée à très grande vitesse en France. L’an dernier, il y a ainsi eu plus de 6 millions de foyers et locaux qui ont été rendus raccordables au très haut débit.
Un plan pour préserver les emplois de la filière
Pour arriver à ces chiffres, la filière a dû recruter massivement. En 2021, il y avait par exemple 25 000 ETP (équivalents temps plein) pour la construction des réseaux à travers la France.
C’est d’ailleurs le plus gros du recrutement puisque les emplois dans la vie des réseaux et ceux liés à l’utilisation, arrivent péniblement à la moitié de ce chiffre, en les cumulant.
Mais la fin du déploiement – qui va commencer en 2023 – va voir également la fin de ce plein emploi. La décroissance arrive dès l’an prochain et si rien n’est fait, la chute pourrait être violente selon InfraNum, qui a publié son « Observatoire du Très Haut Débit » à l’occasion du TRIP de l’Avicca.
D’après la fédération, la construction sera d’ailleurs la plus durement touchée, après 10 ans de chantier pour le déploiement du très haut débit dans l’Hexagone. En 2025, ce secteur n’emploiera plus que 9 800 ETP soit 2,5 fois moins qu’aujourd’hui.
Enterrer les réseaux ?
Mais que faire de ces emplois dont la formation n’a été faite, pour la plupart, qu’il y a quelques années à peine ? L’une des idées qui a émergé serait d’enfouir les réseaux fibre. Aujourd’hui, la fibre est en grande partie en aérien et elle est donc soumise aux aléas climatiques comme le froid, la chaleur ou le vent. Dans le cas d’une tempête comme on a pu le connaître en 1999, le résultat pourrait être catastrophique avec la coupure de millions d’accès à internet.
Ce chantier serait lui aussi pharaonique. Il nécessiterait de faire passer des centaines de milliers de fibre dans la terre, ce qui reviendrait à remettre sur la table au moins 10 milliards d’euros pour enfouir la moitié du réseau aérien. Si la Banque des territoires s’est dit prête à se saisir du dossier, pas sûr que les opérateurs le veuillent.
Toutefois, une partie de ces emplois pourraient être réorientés dans d’autres secteurs de la filière. InfraNum estime que l’entretien des réseaux ainsi que la smart city, les data centers… pourraient demander environ 10 000 emplois de plus d’ici trois ans.
Il faut dire que devant les malfaçons, les opérateurs auront un grand besoin de main d’œuvre pour la maintenance, dans les années à venir.
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