Arcep : comment la 5G et le fixe par satellite peuvent coexister

antenne strasbourg

antenne strasbourgAlors que la 5G continue d’être déployée à travers l’Hexagone, une autre technologie commence à se répandre : l’internet par satellite. L’Arcep précise aujourd’hui les modalités qui permettront à ces deux technologies de coexister en France métropolitaine, pour éviter les problèmes techniques.

Fin 2020, les opérateurs et les acteurs de la tech ont donné le coup d’envoi de la 5G en France. Et presque deux ans après l’activation du tout premier site, on compte près de 36 000 sites 5G activés à travers l’Hexagone.

Plus récemment, une autre technologie a vu le jour dans nos contrées : le service fixe par satellite en orbite basse. Cette technologie a notamment été popularisée par Starlink, le service d’internet par satellite de SpaceX, la société d’Elon Musk, qui a d’ailleurs lancé une offre pour les entreprises cette semaine.

Des risques de brouillage entre la 5G et le fixe par satellite

Le souci est que la 5G utilise la bande 3,4 – 3,8 GHz et que la technologie du fixe par satellite exploite la bande 3,8 – 4,2 GHz. Les fréquences 5G pourraient alors venir brouiller les stations terriennes du service fixe par satellite, comme l’indique l’Arcep.

C’est pourquoi le gendarme des télécoms a décidé de préciser les modalités qui permettront la coexistence des deux technologies, 5G et fixe par satellite, en France métropolitaine. Dans un communiqué, le régulateur détaille les conditions techniques que devront respecter les opérateurs dans la bande 3,4 – 3,8 GHz « afin de protéger les stations terriennes et donne de la visibilité pour les stations terriennes existantes et futures dans les bandes 3,8 ‑ 4,2 GHz ».

« Afin d’éviter les brouillages avec d’autres bandes de fréquences, les autorisations d’utilisation de fréquences de la bande 3,4 – 3,8 GHz, délivrées par l’Arcep en novembre 2020 pour la métropole, ont prévu l’obligation pour les opérateurs mobiles de prendre les mesures nécessaires pour respecter des niveaux de puissance d’émission. Les autorisations d’utilisation de fréquences prévoyaient la possibilité de préciser ces obligations. »

Arcep

L’Arcep rappelle que les précisions qu’elle prend aujourd’hui concernant les obligations de respect des limites de champ électrique et leurs échéances font suite à la consultation publique menée entre le 27 juillet et le 29 octobre 2021.

Des mesures pour les stations terriennes existantes et futures

L’Arcep détaille aussi les mesures qu’elle va mettre en place pour assurer la bonne coexistence entre la 5G et l’internet par satellite.

Qualification des stations terriennes existantes réévaluée tous les cinq ans

La première sera le renouvellement de la qualification des stations terriennes existantes tous les cinq ans. « Si la station terrienne devait être requalifiée comme une station à impact fort à l’issue de cette réévaluation, les garanties de protection des autorisations en cours seront maintenues à l’identique pendant 5 ans », précise l’Arcep.

Les opérateurs de stations terriennes bénéficieront ainsi d’une bonne visibilité dans leurs activités pour leur bon fonctionnement. Deux cas de figure sont présentés, en fonction de l’échéance de l’autorisation d’utilisation des fréquences en cours sur la station requalifiée :

  • si l’autorisation d’utilisation des fréquences prend fin avant l’expiration du délai de 5 ans, les garanties seront maintenues pendant 5 ans
  • si l’autorisation d’utilisation des fréquences prend fin après l’expiration du délai de 5 ans, les garanties seront maintenues jusqu’à l’échéance de l’autorisation

Prise en compte du degré d’impact sur le déploiement de la 5G pour la délivrance d’autorisation

L’autre mesure concerne la délivrance d’autorisation d’utilisation de fréquences aux stations terriennes. Pour permettre le bon déploiement de la 5G (bande 3,4 – 3,8 GHz), l’Arcep tiendra compte de l’impact qu’ont les stations de service fixe par satellite existantes et futures sur les fréquences 5G. « Chaque station terrienne existante est qualifiée selon son impact sur le déploiement de la 5G en bande 3 ,4 ‑ 3,8 GHz : impact fort ou modéré », précise l’autorité.

Cela permettra d’ajuster ou non les autorisations que le gendarme des télécoms délivrera, en tenant compte des niveaux de contraintes que la protection des stations terriennes ferait peser sur les déploiements des réseaux 5G.

Voici comment seront délivrer ces autorisations d’utilisation des fréquences selon l’impact des stations terriennes :

    • impact fort : les nouvelles autorisations seront délivrées à condition de ne pas créer des contraintes de protections supplémentaires quant aux limites de champ électrique à respecter et/ou à la durée de la protection
    • impact modéré : les nouvelles autorisations seront délivrées avec des conditions techniques de protection à condition que les sites 5G déjà déployés ne nécessitent pas de modifications substantielles pour respecter ces mêmes conditions techniques de protection

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