Fibre : SFR ne veut pas de « dérapage au respect des règles » mais ne les respecterait pas vraiment de son côté

Plusieurs sous-traitants de SFR dans le Pays Basque sont soupçonnés d’employer des travailleurs illégaux. Alors que l’enquête est en cours, SFR annonce qu’il ne veut pas de « dérapage au respect des règles », règles qu’il ne respecterait pas vraiment.

Pour fêter le 10 000ème abonné à la fibre dans le département 64, Alain Weill – PDG d’Altice France (maison-mère de SFR) – était présent sur place. Il a évoqué l’affaire des sous-traitants qui auraient recours à la main d’œuvre étrangère pour les déploiements de la fibre.

« Si je comprends bien, il n’est pas question de travail illégal, ces salariés sont issus de la communauté européenne. Mais certaines entreprises portugaises sous-traitantes n’ont pas déclaré leur activité en France où elles effectuent pourtant l’essentiel de leur activité. Nous sommes très vigilants en tant que donneur d’ordre vis-à-vis de nos sous-traitants. Nous avons arrêté un certain nombre de chantiers » a indiqué Alain Weill comme le rapporte le journal local, la République des Pyrénées.

Mais ces sous-traitants sont surtout suspectés d’avoir recours à de la main d’œuvre brésilienne, qu’ils feraient passer pour portugaise avec l’utilisation de faux papiers et surtout, Altice fait moins appel à des employés locaux alors que la société s’y était engagée (130 contre 200 annoncés au début).

Ce recours serait surtout dû au respect des délais. Les ouvriers seraient mieux formés et les plus à même de respecter les dates des déploiements selon Alain Weill qui admet toutefois que « les délais n’excusent aucun dérapage au respect des règles ».

Mais ces propos ne sont pas partagés par Jean-Louis Mélin, PDG d’Izarlink, un opérateur local du Pays Basque. Selon ses propos sur LinkedIN, SFR ne respecterait pas vraiment les règles.

Pour tenir les délais, les équipes portugaises seraient ainsi amenées à ne pas respecter le travail déjà effectué par la concurrence ou les acteurs locaux.

« Le respect des règles c’est justement ce dont SFR se fout absolument ! Il faut quand même être sacrément gonflé pour justifier le recours à des entreprises portugaises car elles seraient plus efficaces que les entreprises locales. Le non respect des arrêtés de circulation, des règles de sécurité, des fibres des autres opérateurs et celles d’ #izarlink que vos équipes portugaises endommagent régulièrement … permet certes d’être plus efficace et plus rentable ! Les collectivités et entreprises locales apprécieront. »

Jean-Louis Mélin, PDG d’IzarLink

Un constat qui a l’air partagé par d’autres acteurs du numérique dans les commentaires du post de l’entrepreneur.