Face à la taxe streaming, Spotify arrête de soutenir les festivals français
Le gouvernement a décidé de mettre en place une taxe streaming pour financer le Centre national de la musique. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour Spotify qui a décidé de couper le robinet des financements.
Spotify a décidé de réduire la voilure en France après l’adoption de la taxe streaming pour le financement du Centre national de la musique (CNM) et dont le montant serait de 1,75% du chiffre d’affaires réalisé en France.
Réduire les coûts pour compenser la hausse
Dès l’annonce de la mise en place de cette nouvelle taxe, le géant suédois du streaming avait fait savoir que cela impacterait « les perspectives de croissance de la musique enregistrée en France » et que cela était « un véritable coup dur à l’innovation ».
Finalement, la semaine dernière, Spotify a annoncé par le biais de son directeur France qu’il arrêterait de financer les festivals de musique. La plateforme de streaming se désengage ainsi des Francofolies de La Rochelle et du Printemps de Bourges, dès l’année prochaine. Idem pour Le Chantier et les Inouïs qui sont rattachés à ces deux festivals et qui visent à l’émergence de nouveaux artistes.
(…) financièrement et par le biais d'activations sur le terrain en faveur d'artistes émergents (le Chantier et les iNOUïs). D'autres annonces suivront en 2024. 2/2
— Antoine Monin (@ant1monin) December 20, 2023
A l’heure actuelle, il n’est pas vraiment possible de quantifier le manque à gagner pour ces deux festivals puisque les chiffres ne sont pas publics mais ils doivent très probablement se monter à plusieurs milliers voire dizaine de milliers d’euros chaque année. Un gros trou dans les comptes de ces deux festivals alors que de nombreux autres festivals ont annoncé des difficultés pour l’année à venir.
Mais cette affaire permet également de rappeler que Spotify (ainsi que Deezer) finance déjà la musique française via ces initiatives contrairement à d’autres plateformes de streaming.
Impossible d’augmenter seulement pour couvrir la taxe
L’idée d’augmenter le tarif de 2% (ou un peu moins) pour payer directement la taxe n’est pas envisageable non plus. Sur un abonnement à 10€, cela représenterait 20 centimes mais 70% de ces 20 centimes reviendraient alors aux ayants droits selon le modèle de financement de la plateforme. Pour absorber effectivement 20% de hausse, il faudrait augmenter le tarif d’environ 1 euro par mois, en comptant aussi la TVA, ce qui n’est pas envisageable après les hausses récentes des différents services.
Des ayants droits qui menacent également d’arrête les financements
Mais cette affaire permet également de rappeler la pression des ayants droits pour faire financer certains de leurs projets comme le montre Raphael Grably de BFM TV. A l’époque, ils avaient ainsi fait pression su les députés en menaçant d’arrêter le financement des festivals dans les départements des députés s’ils ne votaient pas dans leur sens.
Je vois des critiques sur le fait que Spotify retire son financement de festivals pour ne pas payer deux fois (puisqu’un financement supplémentaire sera obligatoire).
Rappel sur les méthodes du lobby des ayants droit quand il s’agit de faire pression sur les députés.
Spoiler:… pic.twitter.com/Z9PGmeEaKA
— Raphael Grably (@GrablyR) December 21, 2023
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