Le rythme des déploiements de la fibre a ralenti de plus de 25% en 2023
Le ralentissement du rythme des déploiements de la fibre optique s’est confirmé au second semestre 2023. Entre 2022 et 2023, les opérateurs ont déployé plus de 25% de prises en moins mais l’Arcep se réjouit tout de même du fait que 86% des français sont éligibles à la fibre au 31 décembre 2023.
L’Arcep a publié ce jeudi les résultats de son suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit au 31 décembre 2023. Au 31 décembre 2023, 38 millions des 44,1 millions de locaux recensés par les opérateurs sont raccordables à la fibre optique, ce qui donne un taux de couverture national de 86% (+2 points au cours du quatrième trimestre 2023).
Il reste donc un peu plus de 6 millions de locaux à raccorder en deux ans mais cela s’annonce compliqué au vu du ralentissement du rythme des déploiements constaté. En effet, celui-ci avait déjà été observé durant la première moitié de l’année et il s’est confirmé durant la deuxième. Sur l’année entière, le rythme global des déploiements a baissé de plus de 25% entre 2022 et 2023, d’après l’Arcep.
Un ralentissement sur tout le territoire
Durant le dernier trimestre 2023, seuls 1 million de locaux ont été rendus raccordables à la fibre, soit 25% de moins que la même période en 2022. Sur l’année entière, 3,5 millions de locaux ont été rendus raccordables à la fibre FTTH, un chiffre en nette baisse par rapport à 2022 et ce, dans toutes les zones réglementées.
Le ralentissement se remarque surtout dans les zones denses du territoire, les grandes villes, car seulement 200 000 locaux ont été rendus raccordables en 2023, soit une chute de plus de 40% par rapport à 2022. Dans les zones moyennement denses, les ralentissements ont aussi été importants avec seulement 600 000 locaux rendus raccordables dans l’année, soit une baisse de près de 40% par rapport à 2022.
Dans les zones moins denses, la baisse est moins importante mais reste considérable. 2,4 millions de locaux ont été rendus raccordables dans les RIP (réseaux d’initiative publique), ce qui représente une baisse de plus de 20% par rapport 2022.
Il n’y a que dans les territoires concernés par des AMEL (appel à manifestation d’engagements locaux) que les déploiements n’ont pas ralenti entre 2022 et 2023. Près de 400 000 locaux supplémentaires ont été rendus raccordables dans les communes de cette zone.
Suivi des engagements d’Orange et SFR dans les zones AMII
L’Arcep a aussi pour mission de suivre les engagements souscrits par Orange et SFR dans les communes de la zone AMII. Les deux opérateurs doivent y construire leur propre réseau fibre pour raccorder 100% des locaux présents.
A la fin de l’année 2023 :
- près de 90% des locaux des communes sur lesquelles Orange s’est engagé sont raccordables
- près de 96% des locaux des communes sur lesquelles SFR s’est engagé sont raccordables
En novembre dernier, le gendarme des télécoms a sanctionné Orange d’une amende de 26 millions d’euros pour ne pas avoir tenu ses engagements de couverture à la fibre dans les communes de la zone AMII. Mais l’opérateur a signé cette semaine un accord avec l’État pour relancer les déploiements dans les zones denses et moyennement denses, dont les communes en zones AMII. Ces nouveaux engagements divisent la filière et seront surveillés de près.
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