Infrastructures numériques : la filière dresse un état des lieux sur les risques et émet des préconisations
La fédération InfraNum dresse un état des lieux sur les risques et les pistes d’action possibles concernant les infrastructures numériques françaises, et engage une concertation pour assurer le maintien du service en toutes circonstances.
Lors des Etats-Généraux des réseaux d’initiative publique (RIP) qui se sont tenus en mars dernier, la fédération InfraNum – qui regroupe plus de 200 entreprises de la filière – avait lancé un appel pour sensibiliser à la prise en compte du caractère essentiel des infrastructures numériques, et mobiliser pour les rendre résilientes.
« Une prise de conscience collective »
A présent, InfraNum fait le point sur la résilience des infrastructures numériques. D’après la fédération, l’actualité récente à l’image de la tempête Alex, de l’ouragan Irma ou encore de la section de fibres optiques ayant impacté certaines régions pendant plusieurs heures, a renforcé sa conviction qu’il faut une « prise de conscience collective et à la hauteur des enjeux pour une action rapide ».
Pour le président d’InfraNum, Philippe Le Grand, il s’agit là d’un « vrai défi pour la filière et les pouvoirs publics qu’il ne faut pas repousser car la question n’est pas de savoir si un événement majeur risque d’arriver mais quand ».
Le directeur de Gironde Numérique, Yann Breton, déclare quant à lui qu’une coupure devient inacceptable « que ce soit pour les particuliers, souvent en télétravail, ou pour les entreprises », à l’heure où les réseaux électrique et fibre sont les deux réseaux les plus stratégiques.
La filière émet des préconisations
La fédération InfraNum – en partenariat avec la Banque des Territoires – a donc lancé une étude qui a permis d’identifier cinq risques et d’en émettre des préconisations. Tout d’abord, face à la malveillance et aux accidents sur les infrastructures fixes et mobiles – qui causent des interruptions de service – InfraNum préconise la redondance, le renforcement de la sécurité des infrastructures ou des sites sensibles, et des infrastructures de rechange.
De plus, une partie importante des réseaux FTTH s’appuie sur des supports aériens (plus de 500 000 km de linéaire) et ces derniers sont notamment exposés aux intempéries. Avec cette fragilité des infrastructures aériennes, le rapport préconise alors l’enfouissement des réseaux, un meilleur élagage, une organisation optimisée concernant les unités d’intervention rapides, ainsi qu’un fonds de soutien en particulier dans les territoires ultramarins.
Face aux non-conformités et aux malfaçons observées lors de la construction, de l’exploitation ou des raccordements, plusieurs mesures peuvent être mises en place comme la labellisation des entreprises et des intervenants, le partage des plannings d’intervention entre opérateurs commerciaux et opérateurs d’infrastructures, mais aussi la valorisation du compte-rendu d’intervention.
La fédération indique également que les interventions sur les réseaux en exploitation génèrent un taux d’accidentologie plus important. D’après elle, le décommissionnement du cuivre pourrait donc « présenter des risques importants sur les infrastructures optiques » et d’autres interventions ponctuelles. La concertation entre l’ensemble des acteurs concernés par ces interventions doit donc être amplifiée.
Pour InfraNum, il faut enfin avoir la capacité à faire face aux crises, c’est pourquoi elle réitère son appel à un « Grenelle de la résilience et de la souveraineté des infrastructures numériques » pour une meilleure coordination entre toutes les composantes de la filière et des réseaux.
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