Salto pourrait disparaître avant la fin du mois
Salto, la plateforme de vidéo à la demande des groupes TF1, M6 et France Télévisions, pourrait disparaître dans les prochains jours. Les trois groupes de télévision vont prochainement se réunir pour décider du sort de leur plateforme commune qui a été perturbé suite à l’abandon du projet de fusion entre TF1 et M6.
Alors que Salto vient de modifier son tarif la semaine dernière pour ne proposer qu’une seule formule à 7,99 euros par mois avec 3 écrans simultanés, on apprend que la plateforme pourrait bientôt mettre la clé sous la porte.
Les actionnaires des trois groupes propriétaires — TF1, M6 et France Télévisions vont en effet se réunir dans les prochains jours pour décider du sort de Salto qui vit peut-être ses dernières heures. Comme l’a avancé TF1 « aucune décision n’est prise » pour l’heure, même si son nouveau directeur général Rodolphe Belmer veut en sortir, d’après les informations de la Lettre A.
L’abandon de la fusion TF1/M6 a perturbé l’avenir de Salto
Il faut dire que l’avenir de Salto a été fortement perturbé par l’abandon du projet de fusion entre TF1 et M6. Le groupe France Télévisions avait annoncé il y a un an qu’il se retirerait de la plateforme si la fusion venait à se faire entre les deux autres propriétaires, qui auraient alors versé 45 millions d’euros pour racheter les parts de France Télévisions.
Mais la fusion ne se faisant pas, France Télévisions est donc toujours dans les rangs, mais son intention de partir est probablement toujours présente.
Un acteur proche du dossier cité par Le Monde indique qu’il y a trois possibilités pour Salto : « soit aucun des trois actionnaires ne remet d’argent, et il faut liquider, soit ils s’entendent pour renforcer la plate-forme – mais ce n’est pas le scénario le plus probable –, soit l’un des partenaires ou un acteur extérieur, tel qu’un producteur, rachète les parts des autres. Mais alors, il devra avoir les reins solides ».
Une distribution très limitée en France
Le marché de la vidéo à la demande est devenu très concurrentiel ces dernières années, et il est difficile pour une plateforme nationale de s’imposer face aux géants tels que Netflix, Disney+ et Prime Video. Mais selon certaines sources, Salto pourrait tout de même compter un million d’abonnés d’ici la fin d’année.
Un chiffre « quasiment miraculeux quand on sait que les fournisseurs d’accès à Internet ont fait de l’antijeu en refusant de distribuer Salto », rapporte un des actionnaires. En effet, seuls Bouygues Telecom la diffuse depuis son lancement en 2020 et Amazon depuis juin dernier.
Mais les patrons de TF1 et M6 semblent plus concentrer leurs efforts sur leur propre service de replay, notamment depuis le lancement de la version payante de ceux-ci, MyTF1 Max et 6play Max, au détriment de Salto.
Une plateforme pas rentable
Thomas Follin, le directeur général de Salto, indique que la plateforme n’est pas rentable à ce jour et que « la rentabilisation de ces modèles est longue ». Il prend l’exemple de Spotify, le leader du streaming musical, qui a 16 ans et qui n’est toujours pas pleinement rentable.
Selon le patron de la plateforme, l’objectif premier de Salto n’est pas la rentabilité mais de garantir la « souveraineté culturelle de la France ». Il rappelle aussi que les trois propriétaires de Salto ne sont pas complètement perdants s’ils soutiennent la plateforme puisqu’il leur verse des droits d’acquisition annuels qui s’élèvent à plusieurs dizaines de millions d’euros.
Quoi qu’il en soit, l’avenir de Salto est très incertain à ce jour, et les groupes TF1, M6 et France Télévisions pourraient renoncer à le conserver dans les jours qui suivent.
Les commentaires des actualités restent ouverts 30 jours après publication. Si vous avez une question, cherchez la page appropriée dans nos sections Mobile, Internet ou TV et postez un commentaire.