Résilience des réseaux : l’Arcep réaffirme ses ambitions lors du TRIP d’automne de l’Avicca

A l’occasion du TRIP d’automne de l’Avicca, Laure de La Raudière, Présidente de l’Arcep, est intervenue pour parler de trois sujets dont la résilience des réseaux. Même si le sujet s’est complexifié selon elle, elle salue les efforts menés par les collectivités territoriales avec notamment la réalisation des schémas de résilience.

Depuis ce mardi et jusqu’à ce soir se déroule le TRIP d’automne de l’Avicca à Paris. Il s’agit du colloque réunissant plusieurs grands acteurs des télécommunications dont l’Arcep, le régulateur des télécoms. C’est sa présidente, Laure de La Raudière, qui a pris la parole lors d’un discours ce mercredi 8 novembre en abordant trois points : la généralisation de la fibre optique, l’équilibre et l’exploitation des RIP et enfin la résilience des réseaux.

Dans son premier point, la présidente est notamment revenue sur la récente sanction financière de 26 millions d’euros qu’elle a prononcée à l’encontre d’Orange pour ne pas avoir respecté ses engagements sur la première échéance de raccordement à la fibre dans les commune en zones AMII. Sanction que l’opérateur a d’ailleurs contesté ce jour en saisissant le Conseil d’Etat.

Sur le troisième point, Laure de La Raudière en a profité pour réaffirmer les ambitions de l’Arcep en sensibilisant davantage les acteurs de la filière sur la durabilité et la pérennité des réseaux de fibre optique et mobile.

De plus en plus d’acteurs, des catastrophes naturelles fréquentes…

La présidente du régulateur affirme tout d’abord que la question de la résilience des réseaux s’est complexifiée ces dernières années, notamment du fait de la multiplication du nombre d’opérateurs d’infrastructure impliqués dans la construction et l’exploitation des réseaux, de la multiplication des sous-traitants des opérateurs, de la sophistication technique de l’exploitation des réseaux ainsi que du changement climatique rendant les catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes.

Rien que la semaine dernière, la France a été touchée par deux grandes tempêtes, Ciaran et Domingos, qui ont largement impactés les réseaux fixes et mobiles sur le territoire. Mais Jean-Noël Barrot a affirmé ce mardi que le réseau mobile sera rétabli « dans les prochains jours ».

Mais malgré cette complexité grandissante, l’Arcep maintient ses efforts sur la résilience des réseaux en travaillant sur les enjeux d’ordre technique et organisationnel, économique, sociétal et environnemental. C’est d’ailleurs pour cela que l’autorité a lancé en 2018 son cycle de réflexion « Réseaux du futur » avant de le relancer le mois dernier afin de se préparer au mieux aux futurs défis de la régulation des réseaux de demain.

« Nous avons réuni un comité scientifique de personnalités issues des télécoms et d’autres secteurs d’activités, avec des profils techniques, mais aussi économiques et sociologiques pour alimenter la réflexion, » affirme Laure de La Raudière lors de son discours avant d’ajouter « Nous restituerons ces travaux en produisant des notes thématiques, accessibles à tous, afin d’éclairer le débat public. »

Le rôle important des collectivités

L’Arcep reconnaît également l’importance grandissante qu’attribuent les collectivités à la question de la résilience des réseaux, avec notamment la réalisation des schémas de résilience.

Elle ajoute qu’elles remplissent un rôle « essentiel » dans l’aménagement numérique du territoire, et ce « sur tous les plans », « que ce soit en matière de déploiement de la fibre, où l’on voit aujourd’hui des zones rurales mieux desservies que les zones denses, en matière d’implication dans la cadre du New deal Mobile, de l’accompagnement apporté par les élus pour la réussite des expérimentations de fermeture du réseau cuivre, les collectivités ont une place centrale, » avance Laure de La Raudière.

L’autorité ajoute également que les collectivités jouent « un rôle majeur en développant toutes les actions visant à ne laisser personne au bord du chemin de la société numérique, et à mettre en place tous les dispositifs utiles à l’inclusion numérique, sujet crucial, compliqué, mais essentiel afin de ne pas créer une société à deux vitesses. »