Fibre : les déploiements se poursuivent à un rythme soutenu mais très différent selon les zones

Ce jeudi 9 mars, l’Arcep a publié les résultats de son suivi du marché des services fixes à haut et très haut débit en ajoutant les données du quatrième trimestre 2022. La fibre continue à être tirée à un rythme soutenu, mais le régulateur constate toujours de fortes disparités sur le territoire.

Durant le dernier trimestre de l’année 2022, les opérateurs ont rendu 1,3 million de locaux raccordables à la fibre optique dans l’Hexagone, soit 10% de moins qu’au dernier trimestre 2021 mais 200 000 de plus qu’au trimestre précédent. Sur l’année, ils ont raccordé 4,7 millions de foyers supplémentaires en FTTH (fibre jusqu’à l’abonné).

Cela porte ainsi le nombre total de locaux raccordables à la fibre à 34,4 millions au 31 décembre 2022, soit près de 80% des locaux. Sur le très haut débit, l’Arcep recense 36,9 millions de locaux raccordables en France. Mais si la fibre continue d’être déployée dans les quatre coins du territoire à un rythme soutenu, les déploiements ne se font pas du tout à la même intensité selon les zones.

Source : Arcep

Des déploiements très rapides dans les zones rurales et très lents dans les grandes villes

S’il fallait résumer les disparités des déploiements de la fibre en France, nous pourrions le faire en une phrase : la fibre va très vite dans les zones rurales et très lentement dans les grandes villes.

Dans le détail, sur les 1,3 million de prises installées durant le quatrième trimestre 2022, 800 000 ont été déployées dans les réseaux d’initiatives publies (RIP), 290 000 dans les zones raccordées par l’initiative privée d’Orange et SFR (zone AMII), 150 000 dans les zones AMEL (appels à manifestation d’engagements locaux) et moins de 90 000 dans les zones très denses.

Déploiement de la fibre au T4 2022 dans les zones très denses (ZTD), zones moyennement denses privées (AMII) et les réseaux d’initiative publique (RIP)

Le déploiement dans les RIP va ainsi près de 3 fois plus vite que dans les villes moyennes de la zone AMII où la fibre est tirée par Orange et SFR, et près de 10 fois plus vite que dans les très grandes villes. Pour l’Arcep, le rythme de déploiement est insuffisant dans les zones très denses et ralentit dans les communes de la zone AMII par rapport à 2021.

En revanche dans les zones AMEL, les acteurs de la filière ont déployé le plus grand nombre jamais enregistré de prises FTTH en un trimestre.

Engagement AMII : SFR toujours devant Orange

L’Arcep fait aussi le point sur l’engagement AMII pris par les opérateurs Orange et SFR en 2018 pour fibrer près de 3000 communes. Pour rappel, il s’agit de la zone où Orange et SFR se sont engagés à apporter la fibre aux habitants de plusieurs milliers de communes françaises en construisant leur propre réseau FTTH.

SFR s’était engagé à raccorder 92% des locaux à la fin 2020 et Orange 100% des locaux d’ici 2022. Et au 31 décembre 2022, Orange a apporté la fibre à environ 88% des locaux qu’il doit raccorder et SFR à environ 95% des habitants concernés.

L’opérateur au carré rouge est donc toujours loin devant son concurrent et a rempli ses objectifs, tandis que l’opérateur historique est en retard. L’Arcep l’a d’ailleurs mis en demeure concernant son engagement AMII le mois dernier.

Le cap des 18 millions d’abonnés à la fibre est franchi

Pour ce qui est des abonnements en très haut débit désormais, ils ont progressé de 820 000 au dernier trimestre 2022 pour atteindre 21,5 millions d’abonnements.

Au 1er janvier 2023, on compte 18,1 millions d’abonnés à une offre en fibre optique auprès d’un opérateur télécoms. Le cap des 18 millions est donc franchi grâce à un gain de 965 000 abonnements entre octobre et décembre 2022. Cela représente 84% des abonnements très haut débit et 57% du nombre d’abonnements total à internet, soit une belle progression de 11 points en un an.

2022 a marqué l’année où les abonnements fibre sont devenus majoritaires, mais aussi l’annonce officielle de l’arrêt du cuivre en France. Par ailleurs, les abonnements à une offre DSL continuent de reculer à un rythme soutenu, et la tendance devrait s’accélérer en 2023 avec la fermeture progressive du cuivre qui débutera en janvier 2026.