Empreinte environnementale des opérateurs : l’Arcep publie sa première enquête

L’autorité de régulation des télécoms (Arcep) vient de partager les résultats de la première édition de son enquête annuelle « Pour un numérique soutenable » afin de suivre l’évolution de l’empreinte environnementale des opérateurs.

Ce lundi, l’Arcep a rendu publics les premiers indicateurs collectés auprès des quatre principaux opérateurs français en matière d’environnement. Cette enquête est en lien avec les propositions présentées en décembre par le gendarme des télécoms, dont l’une d’entre elles correspond à la mise en place d’un baromètre environnemental.

L’enquête en question vise à identifier des leviers d’action chez les acteurs économiques mais aussi chez les utilisateurs, pour aller vers une stratégie bas carbone du numérique. Trois indicateurs ont ainsi été collectés auprès des opérateurs : les émissions de gaz à effet de serre, l’énergie consommée par leurs réseaux, mais aussi leur activité de vente, de collecte, de reconditionnement et de recyclage des smartphones.

Augmentation des émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation électrique

Les quatre principaux opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) ont vu leurs émissions de gaz à effet de serre diminuer pour atteindre les 362 000 tonnes équivalent Co2 en 2020. Cela a commencé à diminuer en 2019 grâce à l’optimisation progressive des flottes de véhicules de société, et à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments. L’Arcep indique que cela s’est poursuivi en 2020 et s’est amplifié avec la crise sanitaire, notamment pendant les confinements.

Pourtant, le gendarme des télécoms souligne que les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation électrique des opérateurs (responsables des deux tiers des émissions globales des opérateurs) ont progressé. Cela est notamment dû aux déploiements des réseaux mobiles mais aussi à l’augmentation des usages sur ces réseaux.

Le mobile plus énergivore que le fixe, et le cuivre plus que la fibre

L’enquête de l’Arcep révèle que la consommation énergétique des réseaux fixes et mobiles n’a cessé de croître entre 2016 et 2020, pour atteindre 3800 GWh. L’accroissement est en moyenne à +6% par an et au global, la consommation énergétique des réseaux (hors centres de données) vient des réseaux d’accès (85%) qu’ils soient fixes ou mobiles.

En ce qui concerne les réseaux d’accès cuivre, ils consomment 35 kWh en moyenne par abonnement en 2020 (contre moins de 10 kWh sur les réseaux fibre).

Les ventes de smartphones reconditionnés restent minoritaires

L’empreinte carbone du numérique provient majoritairement des terminaux, à 79%. Téléviseurs, ordinateurs et téléphones sont donc un enjeu majeur dans l’analyse de l’empreinte environnementale du secteur, et l’accroissement de leur durée d’utilisation est un levier potentiel pour réduire l’impact du numérique.

En 2020, les données des opérateurs montrent que les smartphones vendus directement par eux représentent une part minoritaire (38%) des ventes totales des mobiles en France, mais cette proportion est évaluée à près de 80% pour la clientèle des entreprises.

Les smartphones vendus reconditionnés (155 000 en 2020) par les opérateurs représentent une part très faible (2%) des plus de 8 millions de smartphones qu’ils ont vendus. Le gendarme des télécoms indique par ailleurs que sur l’ensemble des mobiles vendus en France, 13% étaient reconditionnés.

Enfin, pour allonger la durée de vie des smartphones par leur réemploi ou la réutilisation de pièces détachées, 870 000 ont été collectés par les principaux opérateurs, un niveau en net recul en 2020 en raison de la crise sanitaire, alors que cela progressait un an auparavant. Parmi eux, 710 000 ont été collectés pour être reconditionnés.

A noter également que 53% des smartphones inutilisés sont conservés par leurs propriétaires et qu’ils pourraient pourtant être réutilisés en les revendant sous forme d’équipements reconditionnés ou en réutilisant certaines pièces et matériaux pour en produire d’autres.

Source : Arcep