Huawei a dévoilé Harmony OS mais peine encore à rallier les développeurs

Sous le coup des sanctions américaines, Huawei ne peut plus utiliser Android et les services de Google. Le constructeur chinois a dévoilé son propre système d’exploitation, Harmony OS, mais il peine encore à attirer les développeurs sur son magasin d’applications.

Depuis sa mise sur liste noire par le gouvernement Trump, Huawei ne peut plus faire appel aux sociétés américaines. Le géant de la téléphonie doit se passer d’Android ainsi que des services de Google. Jusqu’à maintenant, la firme de Shenzhen utilisait Android Open Source Project (AOSP) pour faire tourner ses nouveaux téléphones et il va bientôt utiliser son système maison.

HarmonyOS n’est tout d’abord pas seulement limité aux téléphones et tablettes du constructeur chinois. En effet, Huawei va également l’utiliser pour ses objets connectés que ce soit les téléviseurs, les montres ou encore les balances.

Huawei ne sera plus dépendant d’Android à partir de maintenant et son système maison devrait lui permettre de mieux interconnecter les différents objets de la marque, tout en apportant des fonctions spéciales qui ne sont pas présentes sur Android ou iOS.

Dans les faits, si vous avez une tablette et un smartphone de la marque, il est possible de voir ce qui est ouvert sur le téléphone depuis la tablette, tout comme commencer une activité sur l’un des appareils pour la continuer sur l’autre.

Le constructeur va passer ses nouveaux téléphones mais aussi les anciens sous ce nouveau système d’exploitation, que ce soit le prochain P50 mais aussi le P10, sorti il y a quelques années. Mais pour l’instant, les dates concernent le marché chinois, on ne sait pas si Huawei va décider de passer ses clients des autres pays sous ce système.

L’impact sera en effet beaucoup trop lourd pour les clients hors Chine qui se retrouveraient avec un système avec moins d’applications, même si on peut installer des APK sur HarmonyOS. Le changement sera moins impactant en Chine puisque Huawei utilise déjà un autre Android que celui que nous connaissons chez nous.

Outre ses produits, Huawei compte également ouvrir son système à d’autres marques. Pour les objets connectés, cela devrait s’avérer facile, surtout sur le marché chinois. A voir si les fabricants de smartphones chinois vont sauter le pas avec pourquoi pas une gamme dédiée, ou alors sortir les téléphones en deux versions.

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AppGallery n’attire pas tant que ça

Mais Huawei est surtout attendu sur son magasin d’applications, AppGallery. Le système d’exploitation peut être bon mais s’il n’y a pas les applications que le public attend, l’adoption ne se fera pas et la marque ne décollera pas, un peu à l’image des Windows Phone.

En Chine, l’adoption de l’AppGallery est déjà faite mais c’est surtout en Europe que la marque va devoir séduire les développeurs. Si Huawei n’embarque pas les applications phares de Google, la firme propose tout de même des alternatives avec Petal Search pour la recherche sur internet, et Petal Maps pour la navigation par GPS.

S’il est possible de trouver TikTok sur l’AppGallery, il n’est pas possible de télécharger Facebook ou Twitter. Beaucoup d’applications populaires sont disponibles dessus mais pas les applications bancaires, ce qui pourrait poser un très sérieux problème.

Avec la mise en application de la directive DSP2, les applis bancaires sont devenues un élément d’authentification fort et il est souvent nécessaire de valider les paiements ou les transferts par ce biais, beaucoup plus simple que le code envoyé par SMS qui peut mettre du temps à arriver. Et leur absence pourrait rebuter les potentiels clients.