Pour son discours d’ouverte du TRIP d’automne de l’Avicca, Patrick Chaize est revenu sur les promesses faites depuis des années. Une situation qui vire au n’importe quoi et qui ressemble plus à une épopée shadokienne.
« En essayant continuellement, on finit par réussir », une réplique de Jacques Rouxel dans les Shadoks qui illustre plutôt bien la situation dans le déploiement de la fibre, surtout en ce qui concerne les multiples solutions envisagées pour mieux déployer.
Le passé ne sera jamais pire que l’avenir pour le déploiement de la fibre ?
C’est d’ailleurs sous le signe des Shadoks que Patrick Chaize a décidé de placer son discours d’ouverture du TRIP d’automne de l’Avicca. Tout fraichement réélu au poste de Président de l’association, le sénateur de l’Ain, a d’abord lancé une pique à Jean-Noël Barrot, ministre délégué au numérique, concernant les négociations entre Orange et l’Etat ces dernières semaines. Négociations révélées dans la presse la veille de l’ouverture du colloque !
Mais le président, qui commence son quatrième mandat, est revenu sur la fibre et surtout ses ratés. « Plus ça rate, plus on a de chances que ça marche » selon l’aphorisme Shadok repris par le sénateur.
Il faut dire que côté déploiements, « rien n’a changé en un an ni en quatre ni en huit » malgré les réunions, les annonces et les promesses faites de tous côtés. Les conflits se multiplient et rien ne change. Pis encore, cela semble empirer avec le temps. Patrick Chaize rappelle que « pas un habitant n’est passé au travers des problèmes ou ne connaît pas quelqu’un dans son entourage qui ait vécu (ou vit encore) une galère avec son raccordement à la fibre optique ».
Le « Barrot mètre » pour mesurer la dépression des abonnés
Le président suggère que le milieu se munisse d’un « Barrot mètre » pour mesurer les « hautes pressions » sur les réseaux en fibre optique et surtout, les « dépressions » des abonnés à la fibre mais aussi ceux qui l’attendent depuis maintenant plusieurs années.
Patrick Chaize n’y est pas non plus aller de main morte avec l’Arcep – l’autorité de régulation des télécoms – et Orange. L’opérateur avait promis de rendre entièrement raccordable la zone AMII à horizon 2020 dans un accord opposable. Mais le sénateur regrette que ce fut notamment le L33-13 qui a été opposé à l’Arcep dans l’histoire.
Cela ouvre une fracture numérique mais pour une fois, les zones rurales sont mieux couvertes que les zones urbaines.
Une logique shadokienne
Les expressions provenant des Shadoks ont continué à affluer durant ce discours d’ouverture. « S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème » a ajouté Patrick Chaize concernant les prix des prises FTTH qui seraient trop basses dans les réseaux publics. Elles sont au même niveau que les prises rentables mais le coût a été immensément plus élevé pour le déploiement et à ce niveau-là, il est urgent de trouver une solution.
Avec son « pour qu’il y ait le moins de mécontents possible, il faut toujours taper sur les mêmes », Patrick Chaize estime que l’Arcep n’a pas tapé assez fort sur les opérateurs, il n’y a eu que deux mises en demeure mais pas de sanction. Cependant, le lendemain, l’Arcep a sanctionné Orange d’une amende de 26 millions d’euros pour ne pas avoir respecté les délais pour les déploiements de la fibre optique dans la zone AMII.
Et Patrick Chaize termine son discours avec un autre dicton Shadok, « la plus grande maladie du cerveau c’est de réfléchir » mais le sénateur ne fustige rien ni personne cette fois et reconnaît une attitude constructive pour le plan de relance avec la feuille de route « France numérique ensemble ». Des travaux mis en place ente l’Avicca et InfraNum seront publiés prochainement également pour une France numérique à l’échéance 2030.
