Pour entretenir le réseau cuivre, Orange demande une augmentation du tarif du dégroupage

Le réseau téléphonique cuivre est parfois très abîmé et les réparations sont longues. Pour Orange, il faudrait quelques centaines de millions d’euros en plus chaque année pour l’entretenir correctement.

Il n’est pas rare de voir des habitants soutenus par des élus se plaindre de la qualité du réseau cuivre. Poteaux à terre depuis longtemps, lignes coupées, mal entretenues… les raisons sont multiples face à la colère des abonnés à internet.

Mais d’après Stéphane Richard, PDG d’Orange, la situation est compliquée.  » Si vous considérez que le réseau cuivre doit être opérationnel partout, à 100 %, avec des délais de réparation très courts sur l’ensemble du territoire, il faut probablement plusieurs centaines de millions d’euros supplémentaires » a t-il ainsi révélé lors de ses vœux mercredi dernier, d’après Les Echos.

Une sortie qui n’est pas anodine puisqu’elle est destinée à la nouvelle présidente de l’Arcep, Laure de La Raudière, fraîchement élue. « C’est un message que j’envoie à la nouvelle présidente de l’Arcep. On a un vrai problème avec le prix du dégroupage. Ce débat doit être ouvert sérieusement ».

De 9,65 euros par mois et par ligne de cuivre, le patron de l’opérateur historique voudrait que cela passe à 12,65 euros par mois, 3 euros de plus par mois et par ligne pour « refléter à peu près le montant des ressources qu’il faut affecter à ce réseau cuivre si l’on veut véritablement l’améliorer », rapporte le quotidien.

Pour le moment, Orange investit chaque année environ 500 millions d’euros dans son réseau cuivre pour l’entretenir mais il est vieillissant et dans certaines contrées, il peut avoir facilement une cinquantaine d’années, voire plus.

Les dépenses et la nécessité d’avoir des techniciens pour maintenir le réseau augmentent d’année en année alors que le nombre d’abonnés dépendant de celui-ci baisse au fil du temps, une équation qui est difficile à tenir.

Sébastien Soriano, prédécesseur de Laure de La Raudière, n’était pas contre une hausse mais il demande à l’opérateur de présenter un plan pour justifier cette hausse et qui montre la volonté de sortir du réseau cuivre rapidement.

Refus de la concurrence

La concurrence est contre cette augmentation qui leur coûterait des millions d’euros chaque année et une baisse de leur marge ou une augmentation des tarifs pour garder la marge intacte.

SFR souhaitait ainsi une baisse du prix de ce dégroupage afin d’inciter Orange à sortir du cuivre au plus vite.

Du côté de Free, on tire plutôt à boulets rouges sur le concurrent. « Entre le jour où nous sommes entrés en Bourse, en 2004, et aujourd’hui, le cours d’Orange a été divisé par deux. Le nôtre a été multiplié par dix. Il y a un problème de management chez Orange. En tant que concurrent, je trouve que Stéphane Richard est un très bon manager. En tant que citoyen français et contribuable, je suis un peu moins sûr… » commentait ainsi Xavier Niel, patron de Free, récemment selon le journal.